A L'échec d'une monarchie constitutionnelle
La diffusion des idées nouvelles permet d'aboutir à la mise en place d'une monarchie constitutionnelle en 1791. Dans ce système, le roi partage le pouvoir avec l'Assemblée législative, dispose du droit de veto, mais la rupture entre le souverain et le peuple se confirme. Opposé à la restriction de son pouvoir, hostile aux réformes religieuses et administratives de l'Assemblée législative, le roi Louis XVI tente de fuir à l'étranger le 20 juin 1791. Arrêté à Varennes, forcé de revenir à Paris, il perd l'adhésion de l'opinion. Décrédibilisée, la monarchie constitutionnelle s'achemine vers sa fin.
Louis XVI en habit de sacre, peint par Duplessis en 1777
DÉfinitions
Constitution : loi fondamentale qui organise le fonctionnement d'un État. Elle fixe l'attribution des pouvoirs et définit les droits et les devoirs des citoyens.
Droit de veto : possibilité pour le roi de suspendre temporairement le vote d'une loi par l'Assemblée législative, de s'opposer à une décision.
La Constitution de 1791
B La naissance de la République
Louis XVI, qui a convaincu l'Assemblée législative de déclarer la guerre à l'Autriche le 20 avril 1792, sous prétexte d'étendre la Révolution à l'Europe, espère secrètement une défaite de la France, ce qui lui restituerait ses pleins pouvoirs. Rapidement, l'invasion du territoire français par les troupes étrangères engendre une situation d'urgence. Le 10 août 1792, les sans-culottes envahissent le palais des Tuileries, contraignent l'Assemblée à suspendre le roi et à l'emprisonner avec sa famille. Le 20 septembre 1792, l'invasion étrangère est stoppée à Valmy. Une nouvelle assemblée, la Convention, est élue au suffrage universel masculin. Le 22 septembre 1792, la République est proclamée.
DÉfinition
Sans-culottes : classes populaires favorables aux idées de la Révolution. Ils tiennent leur nom du fait qu'ils portent des pantalons et non pas des culottes comme les aristocrates.
La République naît dans un contexte de guerre, de violences et de divisions entre les députés Girondins et Montagnards. Ces derniers obtiennent l'exécution de Louis XVI guillotiné le 21 janvier 1793. La Convention mobilise 300 000 hommes (levée en masse) pour la guerre contre l'Autriche et doit faire face à la révolte des royalistes en Vendée et en Bretagne. En septembre 1793, la guerre civile débouche sur la Terreur légale du Comité de salut public. Cette forme autoritaire de gouvernement conduite par Robespierre cherche à sauver la Révolution. Elle impose des mesures économiques d'urgence, surveille la population et élimine les opposants ou suspects. La Terreur aboutit à un bain de sang : 130 000 morts et 40 000 exécutions sur le territoire français. Cet épisode prend fin en juillet 1794 avec la chute brutale de Robespierre arrêté puis exécuté le 28 juillet 1794.
DÉfinitions
Girondins : Républicains (souvent originaires du Sud-Ouest) modérés et opposés aux violences des sans-culottes.
Montagnards : Républicains proches des idées populaires défendues par les sans-culottes. Ils siègent en haut des gradins de l'Assemblée (d'où leur nom).