A Du revenu primaire au revenu disponible
Remarque
On appelle revenus mixtes les revenus issus du travail et du patrimoine car l'entrepreneur propriétaire de son entreprise se verse une rémunération mais il perçoit aussi une part du bénéfice.
L'origine des revenus dont dispose les ménages est diverse. Globalement, il y a les revenus du travail ; les revenus liés à la propriété de l'outil de production ou de biens patrimoniaux et les revenus qui proviennent de la solidarité des autres agents économiques. La distribution primaire des revenus se fait dans les organisations qui produisent de la valeur ajoutée. La distribution secondaire des revenus est le résultat de l'action de l'État qui tente de diminuer les inégalités de revenus entre les plus riches et les plus pauvres grâce au prélèvement de l'impôt et à la distribution d'allocation diverses.
B Le partage de la valeur ajoutée
Le partage de la valeur ajoutée consiste à rémunérer tous ceux qui ont contribué directement ou indirectement à la création de la valeur. Les bénéficiaires sont, dans l'ordre :
les salariés, en récompense du travail fourni, qui perçoivent un salaire ;
les institutions financières qui ont contribué aux investissements en accordant des prêts et sont rémunérées des risques pris sous forme d'intérêts financiers ;
l'État et les administrations publiques qui fournissent un environnement favorable à l'activité économique grâce à l'éducation, au financement de la recherche fondamentale, à toutes les infrastructures de transport ou de communication, etc. Pour cela l'État perçoit des impôts et des taxes ;
les propriétaires du capital qui perçoivent des parts du bénéfice appelées dividendes ;
ce qui reste après ces opérations de répartition constitue l'épargne de l'organisation mise en réserve qui sert notamment à l'autofinancement.
Le partage de la valeur ajoutée est l'objet d'une négociation entre partenaires sociaux, c'est-à-dire les représentants des salariés et des employeurs car :
s'il se fait au profit des salariés, cela favorise la consommation et la motivation au travail mais cela diminue aussi les capacités d'autofinancement de l'investissement qu'il soit de capacité ou de modernisation ;
s'il se fait au profit des actionnaires au détriment des salariés, alors il y a un risque d'accroître les inégalités en confisquant une partie des richesses en sur-rémunérant le risque pris par les apporteurs de capitaux. Au contraire, une rémunération trop faible décourage la prise de risque des investisseurs.
La part de la valeur ajoutée qui revient aux salariés s'est stabilisée à partir des années 1980. La part prélevée par l'État est croissante mais relativement faible alors que les marges d'exploitation reversées aux actionnaires et disponibles pour l'autofinancement se sont accrues jusqu'au début des années 1990 pour se stabiliser par la suite.
C Les revenus de transfert et le revenu disponible

Malgré la répartition secondaire, les inégalités de revenus se sont accrues en France. Le pouvoir d'achat des 10 % les plus pauvres a diminué sur cette période de 6,2 % alors que les 10 % les plus riches ont vu leur pouvoir d'achat augmenter dans le même temps de 11,8 %. Les plus riches gagnent 7,2 fois plus que les plus pauvres. Les revenus de transfert (allocations et aides aux ménages les plus fragiles) ne suffisent pas à réduire ces écarts. Ce phénomène s'explique en partie par le rôle des revenus du patrimoine qui s'ajoutent aux revenus du travail pour les plus riches.
Le revenu disponible des ménages est influencé par : le montant du revenu primaire qui dépend du partage de la valeur ajoutée, de la pression fiscale sous forme d'impôts et de taxes et des mécanismes de solidarité dont dépendent les revenus de transfert. Le revenu disponible en France a cru de 1,7 % en 2016 (TEF, Insee).