L’oreille humaine est un organe très sensible qui peut être endommagé de façon irréversible en cas de traumatisme sonore.
ILa toxicité sonore
Le volume sonore dans notre vie courante peut varier de 20 dB (vent léger) à 110 dB (concert). Le décollage d’un avion atteint un très haut niveau sonore (140 dB), mais il ne dure pas longtemps.
À noter
L’oreille humaine perçoit des sons de 0 à 120 dB, à des fréquences comprises entre 20 Hz (fréquence la plus grave) et 20 000 Hz (fréquence la plus aiguë).
La durée d’exposition au bruit est à prendre en compte et à surveiller, car elle peut constituer un risque pour l’oreille interne, partie la plus fragile de l’oreille.
L’exposition répétée à des niveaux sonores élevés détruit progressivement les cellules ciliées et entraîne une perte auditive. Cette perte passe tout d’abord inaperçue, car elle intervient dans les fréquences aiguës. C’est lorsqu’elle touche les fréquences moyennes, qui sont celles de la conversation, que l’on se rend compte, un peu tard, que l’on entend moins bien.
À noter
Les acouphènes sont des sensations sonores qui persistent alors que la stimulation a cessé.
IIL’importance des cellules ciliées
Nous possédons tous à la naissance un capital d’environ 15 000 cellules ciliées par oreille. Elles se dégradent naturellement avec l’âge, mais peuvent aussi être détruites par un traumatisme sonore.
Doc 1 Cochlée normale de rat (MEB) | Doc 2 Cochlée de rat après traumatisme sonore (MEB) | |
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On distingue les cils des cellules ciliées internes (1 rangée) et externes (3 rangées). | Certaines cellules ciliées ont disparu, d’autres sont endommagées. |
Lorsque l’oreille est exposée à un volume sonore excessif (à partir de 90 dB) ou lors d’une durée d’exposition au bruit prolongée, les cils des cellules ciliées peuvent se rompre, ce qui entraîne une altération de l’audition.
Lorsque tous les cils d’une cellule ciliée sont détruits, celle-ci meurt et n’est pas remplacée. Quand toutes les cellules ciliées ont disparu, c’est la surdité totale.
Des lésions du cortex peuvent aussi entraîner des troubles auditifs : l’individu dont le cortex auditif secondaire est détruit, par exemple, entend les sons, mais il ne peut les reconnaître, il n’en comprend plus la signification.
IIIPréserver son audition
La perte d’audition étant irréversible, il est nécessaire de mettre en œuvre des mesures d’atténuation du bruit, comme le fait de limiter la période de travail si l’environnement professionnel est bruyant ou de faire des pauses silencieuses, ou encore de travailler dans une pièce équipée de matériaux d’insonorisation lorsqu’il est possible d’en installer.
Des dispositifs de protection individuelle ont pour intérêt de préserver la santé auditive. Les bouchons d’oreille permettent, lors des concerts, de protéger l’oreille tout en laissant malgré tout passer les sons musicaux.
Un bilan chez l’ORL permet de mesurer l’acuité auditive et d’évaluer la nécessité d’un appareillage en cas de baisse importante de l’audition. Grâce aux innovations technologiques, les appareils auditifs ont pour rôle de compenser la perte d’audition en amplifiant le son, mais l’oreille conserve toujours son déficit d’efficacité, qui va même s’aggraver. Ainsi, même si ces appareils ne cessent d’évoluer, il est indispensable d’adopter un comportement permettant de protéger son audition.
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Vers une génération de sourds ?

Les troubles auditifs ne sont plus réservés aux personnes âgées. Les adolescents et les jeunes adultes sont aussi concernés.
D’après un sondage Ipsos réalisé auprès des 15-45 ans en 2015.