Les flux de personnes sont devenus très complexes. La mobilité suppose un changement de lieu qui implique de multiples dimensions, spatiales et temporelles.
I Les multiples dimensions des mobilités en France
1 Les mobilités en fonction des âges de la vie
Aux premiers âges de la vie, les mobilités sont quotidiennes et locales (aller à l'école). Mais, après le baccalauréat, la mobilité des étudiants se fait davantage à une échelle régionale et hebdomadaire (retour chez les parents).
Mot clé
Les mobilités pendulaires sont des déplacements quotidiens qui ont lieu à des heures spécifiques de la journée, saturant les axes de transport. On parle aussi de mobilités alternantes ou de navettage.
À l'âge adulte, les jeunes actifs sans enfant privilégient des mobilités courtes, en centre-ville. Les couples avec enfants s'éloignent vers les banlieues ou la couronne péri-urbaine. Les mobilités pendulaires augmentent alors.
À l'âge de la retraite, une mobilité s'opère souvent, à l'échelle régionale, au profit de lieux perçus comme plus agréables (littoraux, Midi). Les personnes âgées privilégient le centre-ville, avec un accès rapide aux services, notamment de santé.
2 Des mobilités aux temporalités multiples
Quotidiennes, les mobilités concernent surtout le travail pour les actifs, l'école pour les enfants. Hebdomadaires, ce sont des mobilités commerciales ou de loisirs.
Les mobilités sont aussi saisonnières. Elles concernent les vacances, d'hiver (à la montagne) mais surtout d'été (littoraux, campagne), et les migrations de travail saisonnier (tourisme).
Enfin, les mobilités peuvent être de fréquence encore plus espacée : déménagement pour motif professionnel ou familial, retraite, voire expatriation.
3 L'explosion des facteurs de mobilité
Le développement de la société des loisirs et la hausse du niveau de vie ont favorisé les mobilités de loisirs et de tourisme. Le développement des transports modernes a permis une contraction de l'espace-temps.
La recherche d'un cadre de vie agréable (maison individuelle avec jardin) a favorisé l'étalement urbain et l'explosion des mobilités induites, notamment avec les départs vers la campagne après les périodes de confinement sanitaire.
Le cadre de vie au travail a aussi évolué : les entreprises privilégient un environnement agréable, souvent en périphérie des villes, générant de nouvelles mobilités.
II Des mobilités à toutes les échelles
1 À l'échelle urbaine
Ces mobilités sont liées à la périurbanisation depuis les années 1960 et le développement de l'automobile. La cherté de l'immobilier en centre-ville et l'image négative de certaines banlieues ont favorisé les couronnes périurbaines, déconnectant les lieux de résidence des lieux de travail.
2 À l'échelle régionale
Les mobilités de travail se sont amplifiées dans les trente dernières années. La moitié des travailleurs parcourent plus de 15 kilomètres pour se rendre au travail. Depuis la crise Covid, le télétravail s'est cependant fortement développé.
Mais ces flux peuvent concerner des distances de plus en plus importantes entre régions de résidence et de travail, aboutissant parfois à la multi-résidence.
3 Aux échelles nationale et transfrontalière
Mot clé
Les aménités sont les éléments qui contribuent à rendre un lieu agréable pour ceux qui y vivent (paysage, climat, ambiance…). Les aménités perçues sont souvent différentes des aménités réelles.
Les régions littorales de l'Ouest et du Sud, en plein développement et aux aménités nombreuses, bénéficient des mobilités à faible fréquence mais grande distance (déménagements, retraite), mais aussi des mobilités touristiques saisonnières.
Les régions frontalières bénéficient de la construction européenne. 350 000 Français vont travailler dans les pays voisins (Luxembourg, Allemagne, Suisse).
Zoom
Mobilités pendulaires, mobilités triangulaires
Les Français réalisent une moyenne de 3,15 déplacements chaque jour. Les déplacements domicile-travail constituent la base de ces déplacements en semaine.
Mais d'autres trajets vers des « tiers-lieux » s'intercalent souvent entre les deux : vers l'école des enfants, pour faire des courses. Sans même parler des déplacements de loisirs le week-end. On parle ainsi de mobilités triangulaires, et pas seulement pendulaires.