A L'État de droit limite les libertés dans l'intérêt général
En démocratie, les lois essaient de concilier les libertés individuelles avec l'intérêt général en édictant des règles précises destinées à préserver les droits du citoyen. Les citoyens ne pourraient exercer leurs droits sans respecter ceux des autres.
C'est pourquoi ces libertés sont limitées par le respect de la loi et des libertés des autres citoyens. Par exemple, la liberté d'expression doit s'exercer dans le respect des personnes et des opinions de tous (ex. : charte de déontologie de Munich de 1971, que les journalistes doivent respecter) : elle ne doit comporter aucune atteinte aux droits de l'homme, aucun mensonge, aucune insulte, aucune atteinte à la vie privée, à la dignité humaine ou aux libertés des citoyens, sous peine de sanctions pénales (amendes, prison). Chacun a la liberté d'expression, mais chacun est également responsable de ce qu'il exprime.
L'exercice des libertés doit respecter l'intérêt de tous, ce qui peut amener l'État à les limiter dans des circonstances précises, comme pendant l'état d'urgence. Il peut de plus établir une hiérarchie en cas de conflits de libertés : il donne toujours la priorité à l'ordre et à la santé publics. Par exemple, le service minimum est obligatoire en cas de grève dans les métiers de la santé ; la liberté de circulation s'efface devant celle des secours d'urgence…
Mots-clÉs
Démocratie : régime politique dans lequel le peuple a le pouvoir.
État de droit : État dans lequel tous doivent obéir à la loi et se soumettre à la justice.
Intérêt général : ce qui est bénéfique à l'ensemble de la société, dans le respect des droits fondamentaux et des valeurs républicaines (liberté, égalité, fraternité).
B L'État de droit protège les libertés par la loi et la justice
L'exercice des libertés en France se complète d'une obligation de solidarité entre les citoyens, qui doivent se porter mutuellement secours et respecter les droits des autres. Ils sont responsables individuellement de leurs actes au regard de la loi.
La justice, égale pour tous et indépendante, tranche les conflits entre citoyens, sanctionne les comportements interdits en appliquant la loi pour que tous puissent exercer leurs libertés en toute sécurité. Les procès sont équitables et respectent les droits d'expression des deux parties qui présentent leurs arguments à tour de rôle.
C L'État de droit protège les libertés contre la discrimination
L'État de droit protège tous les citoyens sans distinction. La loi sur l'égalité des chances (2005) renforce le fait que chaque citoyen obtienne les mêmes chances de faire des études adaptées à ses capacités et donc la liberté d'accéder à l'emploi qu'il souhaite.
Cependant, des différences ou inégalités subsistent entre les citoyens : la taille, l'âge, le sexe, la couleur de la peau… Ces différences contribuent à bâtir l'identité de l'individu et doivent être respectées et acceptées.
Le refus de tolérer les différences, qui aboutit à léser l'autre, à ne pas lui rendre des services (refus de louer un logement, d'apporter des soins…), est de la discrimination, punie par la loi. Il s'agit d'une atteinte aux libertés de l'individu et à l'égalité.
Le Code pénal définit et condamne les différentes formes de discrimination ; la loi Pleven (1er juillet 1972) fait du racisme un délit. Une loi de 2006 favorise l'égalité salariale entre hommes et femmes et condamne le sexisme ; les formations sont mixtes, il n'existe plus de métiers interdits aux hommes ou aux femmes. En plus de l'État et de la HALDE (Haute Autorité de lutte contre la discrimination et pour l'égalité) devenue le Défenseur des droits en 2011, des associations comme la LICRA, ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme soutiennent les victimes, notamment dans une démarche juridique.
L'État crée des lois démocratiques pour réduire les inégalités, étendre les libertés et le respect des droits de l'individu : aides pour les élèves handicapés, aides sociales à la famille et à l'enfance… Les discriminations sont inacceptables car elles entravent les libertés ; il faut continuer à faire évoluer les mentalités pour favoriser une bonne intégration de tous les citoyens, quelles que soient leurs différences.