Corpus Corpus 1
La poésie après 1945 (1) : Saint-John Perse, Char
Saint-John Perse et Char, à l'écoute du monde, tentent d'atteindre, par la magie du verbe, une vérité essentielle.
1 Saint-John Perse (1887-1975) : le chant du monde
► Saint-John Perse (Alexis Léger, dit) passe son enfance en Guadeloupe. Écrivain et diplomate, il s'exile aux États-Unis en 1940.
► Éloges (1911), Anabase (1924), Exil (1942), Vents (1946), Amers (1957) célèbrent les souvenirs de la petite enfance, la beauté de la terre, la force des éléments.
Palmes… !
Alors on te baignait dans l'eau-de-feuilles-vertes ; et l'eau encore était du soleil vert ; et les servantes de ta mère, grandes filles luisantes, remuaient leurs jambes chaudes près de toi qui tremblais…
« Pour fêter une enfance », Éloges, © Éditions Gallimard
2 René Char (1907-1988) : un message humaniste
► Pour René Char, la poésie va de pair avec l'engagement politique. Chef d'un maquis en Provence durant l'Occupation, il se retire après la guerre à L'Isle-sur-Sorgue, sa terre natale, pour se consacrer à la poésie.
info Hypnos (dieu du sommeil dans la mythologie grecque) est l'un des noms de René Char dans la Résistance : il faut se méfier de celui qui dort.
► Dans Fureur et Mystère (1948), qui regroupe les recueils Seuls demeurent (1945), Feuillets d'Hypnos (1946), Le Poème pulvérisé (1947), le poète témoigne de son expérience de résistant.
Je n'écrirai pas de poème d'acquiescement.
Feuillets d'Hypnos, 104, © Éditions Gallimard
L'essentiel sur…
la poésie de René Char
- Une poésie exigeante, dense et métaphorique.
- Une fureur violente contre la barbarie mais aussi une exaltation de la beauté, de la vie, des valeurs de fraternité.