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Vers 1850, lassés du lyrisme* des romantiques, quelques poètes cultivent une poésie purement descriptive, s'interdisant toute effusion personnelle.
1 Théophile Gautier (1811-1872) : un ciseleur de vers
A Un journaliste, un poète, un romancier
B La doctrine de l'art pour l'art
Il n'y a de vraiment beau que ce qui ne peut servir à rien, tout ce qui est utile est laid […].
Préface de Mademoiselle de Maupin, 1835
la poésie de Gautier
Une poésie picturale : effets de lumière et de couleurs.La technique d'un orfèvre : Gautier traite chaque poème comme un médaillon précieux.
2 Leconte de Lisle (1818-1894) : le chef de file du Parnasse
Charles Leconte de Lisle naît à l'île Bourbon (La Réunion). Élevé en France métropolitaine, il fera deux séjours sur son île natale. Il en gardera le
Ardent républicain, il participe à la révolution de 1848, dont l'échec lui cause une violente déception, puis se consacre à la poésie. Ses recueils l'imposent comme le maître du Parnasse.
Sous la haute fougère elle glisse en silence,
Parmi les troncs moussus s'enfonce et disparaît.
Les bruits cessent, l'air brûle, et la lumière immense
Endort le ciel et la forêt.
« La panthère noire », Poèmes barbares
la poésie de Leconte de Lisle
Une évocation somptueuse des paysages tropicaux et des animaux.Une angoisse métaphysique devant le tragique de la vie.
3 Heredia (1842-1905) : une érudition historique
Comme un vol de gerfauts hors du charnier natal,
Fatigués de porter leur misère hautaine,
De Palos de Moguer, routiers et capitaines
Partaient, ivres d'un rêve héroïque et brutal.
« Les conquérants », Les Trophées
Les Trophées
Des sonnets à l'aspect pictural extrêmement travaillé ; l'emploi d'unvocabulaire savant aux sonorités évocatrices.Une recréation du contexte antique avec, en filigrane, l'obsession du temps destructeur : « Le temps passe. Tout meurt » (Les Trophées).