Fiche de révision

La poésie romantique (2) : Nerval, Musset

 
Corpus Corpus 1
La poésie romantique (2) : Nerval, Musset

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Nerval est le seul romantique français à accorder une part aussi grande au rêve. Musset, lui, incarne l'esprit romantique par sa vie désordonnée et ses vers passionnés.

1 Gérard de Nerval (1808-1855) : entre rêve et réalité

A Le drame intérieur

La vie de Gérard Labrunie, né à Paris, est marquée par la souffrance.

 Orphelin de mère à l'âge de deux ans, il est élevé à Mortefontaine (Valois) dans la propriété de son grand-oncle maternel, le clos de Nerval, dont il prendra le nom.

 Sa passion malheureuse pour l'actrice Jenny Colon puis la mort de celle-ci ébranlent sa sensibilité déjà exacerbée. Souffrant de troubles mentaux, il transpose dans l'écriture son drame intérieur : recherche d'une identité, quête incessante d'une femme imaginaire et idéale, à la fois mère, amante, déesse et simple mortelle. On le retrouve pendu dans une rue du quartier du Châtelet à Paris, un matin de janvier 1855.

B  Son œuvre poétique

 Dans les Odelettes (1832-1853), s'expriment les émotions et les rêveries du jeune poète : un paysage, une rencontre, le souvenir mélancolique d'un air de musique…

Elle a passé, la jeune fille

Vive et preste comme un oiseau

« Une allée du Luxembourg », Odelettes

Les Chimères (1854) se composent de douze sonnets dans lesquels se retrouvent les obsessions de Nerval. En quête de son identité et d'une présence féminine consolatrice, il interroge les grandes figures mythiques (Horus, Myrtho) et croit avoir reçu des révélations ésotériques de l'au-delà.

Je suis le ténébreux, – le veuf, – l'inconsolé,

Le prince d'Aquitaine à la tour abolie :

Ma seule étoile est morte, – et mon luth constellé

Porte le soleil noir de la Mélancolie.

« El Desdichado » [= le Déshérité], Les Chimères

L'essentiel sur…

l'œuvre poétique de Nerval

  • Une poésie hermétique, cultivant le rêve, le mystère, le symbole.
  • Une écriture originale et exigeante, usant avec bonheur des rythmes et des effets de sonorités.

2 Alfred de Musset (1810-1857) : la douleur inspiratrice

A Une liaison malheureuse

Jeune homme brillant, issu d'un milieu aisé, Musset connaît tous les succès. Mais, brisé par sa liaison orageuse avec George Sand, il se réfugie dans la poésie et l'écriture théâtrale (> fiche65), puis sombre dans la débauche. Il meurt oublié de ses contemporains.

B Le poète de la fantaisie, de la passion et de la douleur

 Son premier recueil poétique, les Contes d'Espagne et d'Italie (1830), est empreint de passion et de visions colorées, sur fond espagnol ou vénitien.

Les Nuits (1835-1837) regroupent quatre poèmes : « La Nuit de mai », « La Nuit de décembre », « La Nuit d'août » et « La Nuit ­d'octobre ». Musset, brisé après sa rupture avec George Sand, ­s'interroge sur les rapports entre la douleur et la création artistique.

  • Dans « La Nuit de mai », la Muse appelle le poète et le presse d'écrire, lui démontrant que la souffrance est inspiratrice. Tel le pélican qui donne son cœur en pâture à ses petits affamés, le poète livre au lecteur les vers que lui dicte sa douleur.

Les plus désespérés sont les chants les plus beaux

Et j'en sais d'immortels qui sont de purs sanglots.

« La Nuit de mai », Les Nuits

  • Dans « La Nuit de décembre », le poète angoissé est poursuivi par la mystérieuse apparition de son double « vêtu de noir », qui lui ressemble « comme un frère ».

 Dans Tristesse (1840), Musset fait le triste bilan de sa vie.

J'ai perdu ma force et ma vie,

Et mes amis et ma gaieté.

 Dans Souvenir (1841), Musset se rappelle le bonheur passé avec George Sand : rien ne peut entamer le souvenir d'un grand amour, qui demeure éternel.

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