Dans les années 1970, l'Union soviétique disposait d'une économie compétitive et de la première armée du monde. Les révolutions de 1989-1991 sonnent le glas de cette hégémonie. Depuis, la Russie tente de reconstruire sa puissance perdue.
I La perte du hard power
1 La fin d'un empire
À la suite des accords de Minsk du 8 décembre 1991, l'URSS cesse d'être une puissance territoriale. La Russie, l'Ukraine et la Biélorussie forment la Communauté des États indépendants (CEI).
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L'Union des républiques socialistes soviétiques, créée en 1922 était le plus vaste État et la deuxième puissance économique du monde après la Seconde Guerre mondiale.
Les États baltes deviennent membres de l'Union européenne en 2004, tandis que les États du Caucase (Géorgie, Arménie) se rapprochent de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN), sous contrôle des États-Unis.
La perte d'influence de la Russie se manifeste également sur le plan militaire : son armée s'enlise ainsi dans un long et meurtrier conflit en Tchétchénie en 1994-1996 et en 1999-2000.
2 Une puissance économique sur le déclin
Le président Boris Eltsine (1991-1999) transforme l'économie communiste de la Russie en un système libéral. Il privatise largement les entreprises d'État et les services publics. Cette « thérapie de choc » provoque un chômage massif et un appauvrissement de la plupart des Russes.
L'économie russe n'est donc plus celle d'une grande puissance. Elle produit peu : les hydrocarbures représentent 63 % des exportations totales, ce qui place le pays dans une situation critique lorsque les cours du pétrole chutent.
II Des stratégies de puissance innovantes
1 Un soft power autoritaire
Au pouvoir depuis 1999, Vladimir Poutine entend restaurer la grandeur perdue de son pays. Face au libéralisme occidental, il met en avant un conservatisme et un nationalisme exacerbés.
La Russie cherche à imposer cette idéologie à l'étranger, grâce à l'agence de presse Sputnik et la chaîne de télévision RT diffusée en cinq langues.
Vladimir Poutine utilise aussi le sport pour donner une image positive du pays : JO de Sotchi en 2014, Coupe du monde de football en 2018.
2 Une guerre hybride
N'ayant plus les moyens de se lancer dans une guerre classique, la Russie mène une guerre hybride, utilisant des méthodes non conventionnelles afin d'induire l'ennemi en erreur. En janvier 2018, des bombardiers russes ont ainsi sillonné l'espace aérien britannique pour entretenir l'idée d'une menace.
Depuis les années 2000, la Russie investit dans un sharp power, s'appuyant sur des armes intelligentes. Des hackers russes mettent au point des virus capables de pénétrer les serveurs informatiques des ministères des pays européens ou du parti démocrate américain lors de l'élection présidentielle de 2016.
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Le sharp power désigne la capacité d'un régime autoritaire à manipuler l'opinion, avec une intention délibérée de tromper, afin d'imposer ses vues.
3 Des interventions militaires récurrentes
Depuis 2015, la Russie soutient militairement le président syrien Bachar Al-Assad, seul rempart selon Moscou face aux groupes islamistes.
La Russie a toujours tenu à conserver une influence dans ses anciennes républiques (« étranger proche »). Depuis février 2022, Vladimir Poutine mène une guerre ouverte contre l'Ukraine. Une partie de l'est du pays a été occupée par l'armée russe, puis annexée.
Zoom
Le Runet
La Russie dispose d'un ensemble de plateformes Internet (réseaux sociaux, moteurs de recherche), administrées directement dans le pays. C'est le Runet, contraction des mots « Russie » et « Internet ».
Cette maîtrise technologique permet à Moscou de conserver sa souveraineté en matière d'information mais également d'influencer les internautes.