Fiche de révision

Le développement de l'industrie dès 1880

A Le travail à l'usine, long et pénible

Le travail en usine, en ville, prend beaucoup d'ampleur avec l'exode rural, à la fin du XIXsiècle. Les journées sont très longues (plus de 12 heures par jour avant 1890), le travail est épuisant et pénible : le bruit est assourdissant, l'air est chargé de poussières, les cadences souvent fortes, les matériaux lourds, la chaleur étouffante… Les règlements très stricts des usines laissent peu de place à la liberté d'expression. Les salaires restent bas, les ouvriers sont payés à la journée ou à la tâche. Ils ont peu de loisirs.

Les conditions de travail sont dangereuses, dans les mines, les filatures ou les forges… Le risque d'accident handicapant ou mortel est fréquent. L'ouvrier risque de contracter des maladies (silicose, pathologies articulaires…), parfois des handicaps, qui réduisent son espérance de vie et plongent les familles dans la misère (ex. : Germinal de Zola).

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Industrialisation et société ouvrière au XIXe siècle

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B Vers l'organisation scientifique du travail dès 1880

Vers 1880, l'ingénieur américain Taylor invente une nouvelle méthode scientifique du travail en industrie, qui se diffuse rapidement en Europe : le taylorisme. Taylor décompose les tâches de l'ouvrier en des gestes simples, répétitifs, complémentaires et chronométrés. Il distingue la conception (ingénieurs) de l'exécution (ouvriers). Les produits sont alors standardisés, fabriqués en série, à l'identique. La méthode permet une production de masse. L'entreprise peut employer des ouvriers non qualifiés, formés très rapidement. Le travail devient vite aliénant et dévalorisant pour l'ouvrier.

En 1908, l'ingénieur automobile américain Henry Ford améliore le taylorisme en inventant le travail à la chaîne (fordisme) qui se diffuse en Europe dans les années 1920-1930. Pour augmenter la productivité et gagner encore plus de temps, l'ouvrier ne se déplace plus : il exécute ses gestes répétitifs face à un tapis roulant qui lui transmet les pièces. L'ouvrier doit adapter son rythme à celui imposé par la « chaîne ». La production est encore plus massive, les coûts baissent ; l'ouvrier spécialisé, vite formé, mal payé, n'a besoin d'aucune qualification. En revanche, il faut des ingénieurs pour concevoir la chaîne de travail et des techniciens qualifiés pour l'entretenir. Les ouvriers souffrent du fordisme et l'expriment par les grèves.

MOTs-clÉs

Industrialisation : processus de fabrication de produits en grande quantité.

Révolution industrielle : passage d'une économie traditionnelle et agricole à une économie fondée sur l'industrialisation et le commerce de masse.

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Ouvriers travaillant sur une chaîne d'assemblage

C Les ouvriers réclament des droits sociaux

aDes idéologies en faveur du progrès social au XIXe  siècle

Les mouvements politiques (anarchistes, socialistes, catholiques sociaux, républicains) se saisissent de la question sociale. Des penseurs critiquent le capitalisme, veulent une société plus juste et plus favorable à la classe ouvrière. Les courants qui dénoncent les inégalités et appellent à plus de justice sociale dans un cadre légal et républicain sont socialistes. Plus extrême, le communisme souhaite une révolution pour permettre au prolétariat de s'emparer des moyens de production (Karl Marx, Manifeste du parti communiste, 1848).

Certains ouvriers peuvent connaître un meilleur sort quand le patron applique une politique paternaliste (l'entreprise accorde alors une protection sociale, des soins médicaux, un logement lié à l'usine et à loyer modéré, une école…) mais l'ouvrier doit en contrepartie obéissance au patron (ex. : usines sidérurgiques Schneider au Creusot).

bLes ouvriers s'organisent et s'expriment (1848-1901)

Des révoltes ouvrières éclatent souvent, à cause des crises et des difficiles conditions de travail (ex. : en 1831, les tisserands ou canuts lyonnais se révoltent pour obtenir un salaire minimum des marchands fabricants). Ces révoltes sont sévèrement réprimées par l'État.

La IIe République (1848-1852) permet aux ouvriers, par le suffrage universel masculin, d'élire leurs maires et leurs députés pour relayer leurs revendications. Inspirés par les nouvelles idéologies, de nombreux ouvriers réclament d'autres moyens d'expression. Ils s'organisent pour faire grève. Les coalitions ouvrières sont interdites par la loi Le Chapelier (1791) mais les ouvriers défendent alors les droits du travail dans des associations de secours mutuel qui les aident financièrement pendant les grèves. Elles deviennent des chambres syndicales dès 1850, puis des syndicats. En 1864, le droit de grève est reconnu par l'État. En 1884, la liberté syndicale est accordée (loi Waldeck-Rousseau). En 1901, la liberté d'association est votée.

cLes lois sociales de la IIIe  République (1870-1940)

La République améliore l'instruction des ouvriers : les lois Jules Ferry (1881-1882) créent des écoles primaires publiques, obligatoires, gratuites et laïques pour les filles et les garçons de 6 à 13 ans, et les écoles nationales professionnelles. La loi Astier (1919) organise l'enseignement technique, industriel et commercial, proposant des cours de pratique professionnelle à côté d'un enseignement général pour les apprentis (elle crée également le certificat d'aptitude professionnelle). Jean Zay, ministre du Front populaire, hausse en 1936 l'âge de la scolarité obligatoire à 14 ans. L'école incarne un espoir d'ascension sociale.

La République établit également des mesures de protection sociale : indemnisation en cas d'accidents du travail (1898), premiers systèmes de retraite dans certaines professions (1910), assurances sociales (1928). Elle limite les horaires de travail (journée de 10 heures en 1892, repos du dimanche obligatoire en 1906, journée de 8 heures en 1919…).

La IIIe République, en particulier le Front populaire (1936-1938), par les accords Matignon (1936), affirme la liberté syndicale et le dialogue entre patrons et salariés (réunions collectives, délégués ouvriers…). À partir de 1936, l'État intervient dans la négociation entre patrons et ouvriers, de façon à éviter le plus possible les conflits sociaux. Des contrats de travail définissent clairement les obligations réciproques de l'employeur et du salarié. Les accords Matignon sont complétés de lois sociales qui améliorent les conditions de vie (deux semaines de congés payés par an, semaine de 40 heures de travail).

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