Le drame au xviiie siècle
Pour satisfaire au nouveau goût du public porté par le courant de sensibilité qui marque la seconde moitié du xviiie siècle, Diderot (> fiche 36) crée le drame bourgeois, genre théâtral à mi-chemin entre la tragédie et la comédie.
► Construit autour d'une intrigue simple, le drame bourgeois peint non plus des caractères, comme la comédie, ou des passions, comme la tragédie, mais des « conditions », c'est-à-dire des professions (commerçant, juge, avocat…), et des relations familiales (père, époux, sœur, frère).
► Le drame bourgeois porte à la scène des situations conflictuelles que l'on trouve dans la vie courante (personnages aux prises avec des problèmes familiaux ou professionnels) et dans lesquelles le spectateur peut se reconnaître.
► Le drame bourgeois se veut pathétique, attendrissant, moralisateur : il se termine par le triomphe de la vertu.
Diderot est l'auteur de deux drames bourgeois.
► Le Fils naturel (1757) : pour respecter les devoirs qu'impose l'amitié, Dorval renonce avec douleur à Rosalie, la fiancée de son ami Clairville. Bien lui en prend, car il découvre qu'il est le frère naturel de Rosalie.
► Le Père de famille (1758) : M. d'Orbesson s'oppose au mariage de ses deux enfants, l'un et l'autre épris de personnes de condition sociale inférieure : son fils Saint-Albin est amoureux d'une orpheline démunie ; sa fille Cécile aime un jeune homme sans fortune. M. d'Orbesson finit par céder et bénit leur union.