Fiche de révision

Le surréalisme et ses prolongements : Breton, Vian, Queneau

 
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Le surréalisme et ses prolongements : Breton, Vian, Queneau

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Breton expérimente le surréalisme dans le genre romanesque. Dans son sillage, Vian et Queneau écrivent des romans témoignant de leur goût du jeu verbal.

1 André Breton (1896-1966) : en quête du hasard

 Breton, poète (>fiche74), est aussi l'auteur de récits.

Nadja (1928) relate la rencontre, dans une rue de Paris, de Breton avec une inconnue au regard étrange. Voyante et fée, elle « possède » le poète et guide son inspiration en lui faisant entrevoir une réalité surréelle, aux portes du rêve. Mais elle paye de sa raison cet acte de possession et elle est internée.

Elle s'arrête encore, s'accoude à la rampe de pierre d'où son regard et le mien plongent dans le fleuve à cette heure étincelant de lumières : « Cette main, cette main sur la Seine, pourquoi cette main qui flambe sur l'eau ? C'est vrai que l'eau et le feu sont la même chose. Mais que veut dire cette main ? […] »

Nadja, © Éditions Gallimard

L'essentiel sur…

Nadja

  • Une démarche surréaliste : le rôle du hasard et le goût de l'errance, à la recherche de l'insolite.
  • Nadja, emblème de la femme surréaliste, voyante et fée, guide inspiré et inspirant.

2 Boris Vian (1920-1959) : un univers insolite

Musicien de jazz, poète (>fiche80), romancier, Vian meurt lors d'une projection du film J'irai cracher sur vos tombes, tiré de son roman.

info Boris Vian prend plusieurs pseudonymes, dont Bison Ravi (anagramme de Boris Vian) ou encore Vernon Sullivan.

J'irai cracher sur vos tombes (1946), pastiche du roman noir américain, est un violent pamphlet contre le racisme, publié sous le pseudonyme de Vernon Sullivan. Lee, un Noir à la peau claire, se venge cruellement du racisme dont les siens sont victimes sur deux jeunes filles blanches et riches.

L'Écume des jours (1947) est un roman d'amour. Colin a épousé Chloé, mais celle-ci dépérit car un nénuphar lui dévore les poumons. Une petite souris grise partage le bonheur et le malheur de Colin.

L'essentiel sur…

L'Écume des jours

  • La fragilité du bonheur, la présence inéluctable de la mort.
  • Un univers merveilleux où l'espace se rétrécit lorsque la souffrance envahit les êtres.
  • Un monde de désillusion : dénonciation du travail aliénant, des industries d'armement ; impuissance de la religion.
  • L'invention verbale : néologismes (« pianocktail »), contrepèteries (« porte-cuir en feuilles de Russie »).

3 Raymond Queneau (1903-1976) : l'humour gouailleur

 Du surréalisme, auquel il adhère de 1924 à 1929 (>fiche80), Queneau garde la passion du langage.

 Alors que le métro est en grève, l'héroïne de Zazie dans le métro (1959), une petite provinciale turbulente et frondeuse, parcourt Paris où elle rencontre des personnages extravagants et drôles.

– Tonton, qu'elle crie, on prend le métro ?

– Non.

– Comment ça, non ?

Elle s'est arrêtée. Gabriel stoppe également, se retourne, pose la valoche et se met à espliquer.

– Bin oui : non. Aujourd'hui, pas moyen. Y a grève. […]

– Ah les salauds, s'écrie Zazie, ah les vaches. Me faire ça à moi.

Zazie dans le métro, © Éditions Gallimard

L'essentiel sur…

Zazie dans le métro

  • Une « épopée » parisienne jubilatoire.
  • Une désacralisation du langage, des fantaisies lexicales, une irrévérence burlesque (« Napoléon, mon cul »).

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