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Breton expérimente le surréalisme dans le genre romanesque. Dans son sillage, Vian et Queneau écrivent des romans témoignant de leur goût du jeu verbal.
1 André Breton (1896-1966) : en quête du hasard
Elle s'arrête encore, s'accoude à la rampe de pierre d'où son regard et le mien plongent dans le fleuve à cette heure étincelant de lumières : « Cette main, cette main sur la Seine, pourquoi cette main qui flambe sur l'eau ? C'est vrai que l'eau et le feu sont la même chose. Mais que veut dire cette main ? […] »
Nadja, © Éditions Gallimard
Nadja
Une démarche surréaliste : le rôle du hasard et le goût de l'errance, à la recherche de l'insolite.Nadja, emblème de la femme surréaliste , voyante et fée, guide inspiré et inspirant.
2 Boris Vian (1920-1959) : un univers insolite
Musicien de jazz, poète
L'Écume des jours
La fragilité du bonheur , la présence inéluctable de la mort.Un univers merveilleux où l'espace se rétrécit lorsque la souffrance envahit les êtres.Un monde de désillusion : dénonciation du travail aliénant, des industries d'armement ; impuissance de la religion.L'invention verbale : néologismes (« pianocktail »), contrepèteries (« porte-cuir en feuilles de Russie »).
3 Raymond Queneau (1903-1976) : l'humour gouailleur
– Tonton, qu'elle crie, on prend le métro ?
– Non.
– Comment ça, non ?
Elle s'est arrêtée. Gabriel stoppe également, se retourne, pose la valoche et se met à espliquer.
– Bin oui : non. Aujourd'hui, pas moyen. Y a grève. […]
– Ah les salauds, s'écrie Zazie, ah les vaches. Me faire ça à moi.
Zazie dans le métro, © Éditions Gallimard
Zazie dans le métro
Une « épopée » parisienne jubilatoire.Une désacralisation du langage , des fantaisies lexicales, une irrévérence burlesque (« Napoléon, mon cul »).