Le théâtre médiéval est d'abord lié à la religion. Au xiiie siècle, il conquiert son indépendance : sortant de l'enceinte sacrée, le spectacle investit la place publique.
À l'origine, les offices religieux sont entrecoupés de petites scènes jouées à l'intérieur de l'église, appelées « mystères », « miracles » ou « jeux », selon leur sujet.
► Le Jeu d'Adam (xiie siècle) raconte la chute d'Adam et Ève, le meurtre d'Abel, l'annonce de la venue du Messie.
► Dans Le Miracle de Théophile, de Rutebeuf (xiiie siècle), un clerc, Théophile, a vendu son âme au diable ; pris de remords, il implore avec succès la Vierge.
► Dans Le Mystère de la Passion (1450), Arnoul Gréban, organiste de Notre-Dame, raconte la vie de Jésus.
Il est né des intermèdes bouffons du drame sacré. Au milieu du xiiie siècle, il devient un genre indépendant.
► La Farce de maître Pathelin (vers 1465, auteur inconnu) : Pathelin, un avocat fourbe et désargenté, berne le drapier Guillaume mais est lui-même berné par le berger Agnelet.
► La Farce du cuvier (fin xve siècle, anonyme) : Jacquinot a reçu de sa femme une liste de tâches ménagères à accomplir, faute de quoi elle le battra. Mais un jour la femme tombe dans le cuvier (baquet à lessive) et appelle son mari…