Corpus Corpus 1
Molière a créé la grande comédie de caractère et de mœurs : il s'attache à peindre dans leur complexité des personnages enfermés dans leurs manies, en même temps qu'il brosse un tableau de la société de son temps.
1 Molière (1622-1673) : une vie pour le théâtre
► Né à Paris, Jean-Baptiste Poquelin s'engage très vite dans la carrière théâtrale. Avec Madeleine Béjart, il fonde l'Illustre-Théâtre, et prend le nom de Molière. Mais la troupe fait faillite. À la tête d'une troupe itinérante, Molière parcourt alors la province pendant treize ans ; il écrit ses premières farces.
► De retour à Paris, Molière joue devant le roi qui lui accorde sa protection. Il épouse Armande Béjart, sa cadette de vingt ans, connaît quelques déboires conjugaux et meurt après la quatrième représentation du Malade imaginaire.
2 L'œuvre d'un génie comique
A Les premiers succès
► Les Précieuses ridicules (1659) : deux précieuses*, Magdelon et Cathos, sont séduites par les beaux discours de deux pseudo-marquis, Mascarille et Jodelet, qui sont en réalité des valets…
► L'École des femmes (1662) : pour éviter les infortunes conjugales, Arnolphe choisit d'épouser sa jeune pupille Agnès, qu'il a fait élever dans l'ignorance des choses de la vie. Mais survient le jeune Horace…
B Les grandes comédies
► Tartuffe (1re version en 1664) : Tartuffe, un faux dévot, s'est introduit chez le bourgeois Orgon avec l'intention de s'emparer de ses biens. Il cherche aussi à séduire sa femme, Elmire.
► Dom Juan (1665) : athée, libertin, séducteur effréné, Dom Juan est un révolté qui défie toutes les lois humaines et divines.
Je me sens un cœur à aimer toute la terre ; et comme Alexandre, je souhaiterais qu'il y eût d'autres mondes, pour y pouvoir étendre mes conquêtes amoureuses.
► Le Misanthrope (1666) : Alceste, le misanthrope, fuit l'hypocrisie et les mondanités mais il tombe amoureux d'une coquette, Célimène.
C Le retour à la farce et les divertisssements royaux
► L'Avare (1668) : Harpagon, père avare et égoïste, veut marier ses enfants, Cléante et Élise, contre leur gré.
info Liée à la vie de cour, la comédie‑ballet, créée par Molière, est un spectacle total qui mêle étroitement la comédie, la musique et la danse.
► Le Bourgeois gentilhomme (comédie-ballet, 1670) : monsieur Jourdain, marchand enrichi, se rend ridicule par ses prétentions nobiliaires.
Quoi ? quand je dis : « Nicole, apportez-moi mes pantoufles, et me donnez mon bonnet de nuit », c'est de la prose ? […] Par ma foi ! il y a plus de quarante ans que je dis de la prose sans que j'en susse rien…
Le Bourgeois gentilhomme, II, 4
► Les Fourberies de Scapin (1671) : pour favoriser les amours d'Octave et de Léandre, Scapin, valet malicieux, extorque de l'argent à leurs pères respectifs, Argante et Géronte.
Mais que diable allait-il faire dans cette galère ?
Les Fourberies de Scapin, II, 7
► Les Femmes savantes (1672) : Philaminte, Armande et Bélise sont imbues de leur savoir et désorganisent la vie de leur famille.
► Le Malade imaginaire (comédie-ballet, 1673) : Argan, qui se croit malade, veut marier sa fille Angélique à un vieux médecin, au mépris des sentiments qu'elle éprouve pour Cléante.
L'essentiel sur…
les comédies de Molière
- Une utilisation de toutes les ressources du comique, le rire étant pour Molière un moyen de « corriger les vices des hommes ».
- La dénonciation des caractères excessifs au profit d'un idéal du juste milieu, fondé sur le bon sens et la raison.
- Une seule règle : plaire (« Je voudrais bien savoir si la grande règle de toutes les règles n'est pas de plaire », Critique de l'École des femmes, 1663, scène 6).