La nouvelle, par sa concision et son efficacité narrative, est un véhicule puissant pour dénoncer les travers de la société. En concentrant l'attention sur des situations précises et des personnages saisissants, elle permet une critique ciblée et incisive, offrant ainsi un miroir reflétant les réalités.
5Les dérives du journalisme : Le Salaire
du sniper de Didier Daeninckx
1Le Salaire du sniper : une nouvelle de Didier Daeninckx
- Didier Daeninckx est un écrivain français né le 27 avril 1949 à Saint-Denis, en région parisienne. Connu pour son engagement politique et social, il s'est fait une place importante dans le paysage littéraire français contemporain.
- Son œuvre, composée principalement de romans, de nouvelles et de scénarios, explore les injustices sociales, les inégalités et les questions de mémoire collective.
- Parmi ses nouvelles les plus connues, on trouve Le der des ders, qui dénonce les horreurs de la Première Guerre mondiale à travers le regard d'un soldat sur le front. La mort n'oublie personne met en lumière les luttes ouvrières et les conséquences de la mondialisation sur les travailleurs immigrés. Meurtres pour mémoire aborde les séquelles du régime de Vichy et les tabous de l'histoire française.
- Ces nouvelles sont dénonciatrices car elles mettent en lumière des aspects souvent oubliés ou ignorés de l'histoire, tout en pointant du doigt les injustices et les violences de la société contemporaine.
Info
Daeninckx utilise le genre de la nouvelle pour offrir des récits percutants qui éveillent les consciences et invitent à la réflexion sur les enjeux sociaux et politiques de notre époque.
2Dénoncer les dérives du journalisme et mettre en garde contre la désinformation
AL’intrigue du Salaire du sniper
- L'action se déroule à Kotorosk, une ville fictive d'Europe de l'Est en hiver. Deux journalistes français, Jean-Yves Delorce et son caméraman Philippe Zooma, couvrent un conflit armé qui dure depuis 1 623 jours. Installés depuis plus de quatre mois dans un hôtel délabré, le Holiday Inn, ils sont contactés par leur supérieur, Paul Exarmandia, surnommé « Polex », depuis Paris. Ce dernier leur annonce que l'audience de leur journal est en baisse et leur demande de produire un sujet sensationnel pour attirer le grand public, mettant ainsi une pression sur eux.
- Bien que Jean-Yves soit réticent à mentir et à dissimuler la réalité, il se résout à le faire pour augmenter l'audimat. Philippe suggère alors de se concentrer sur un jeune garçon nommé « Yochka », qui risque sa vie pour protéger un groupe d'enfants pendant la guerre. Encouragé par Philippe et son désir de capturer des images frappantes, Yochka prend des risques considérables pour sa survie.
- Malheureusement, l'enfant est tué par une balle inattendue au cours de leur reportage. Après avoir envoyé les images, Jean-Yves est promu et rentre à Paris. À la fin de la nouvelle, on découvre que le caméraman resté à Kotorosk a payé un tireur d'élite pour abattre l'enfant.
BLes personnages qu’ils incarnent
- Jean-Yves Delorce représente la conscience morale et l'intégrité journalistique. D’abord hésitant à l’idée de manipuler la vérité pour augmenter l'audience du journal, il se retrouve confronté à la pression de son supérieur et est contraint de compromettre ses valeurs pour maintenir son emploi. Son dilemme moral soulève des questions sur l'éthique journalistique et la responsabilité des médias envers la vérité.
- Philippe Zooma incarne l'ambition et la recherche du sensationnalisme. En poussant à la mise en scène d'une histoire poignante mettant en vedette le jeune garçon Yochka, il démontre la tentation de privilégier le spectaculaire au détriment de l'éthique journalistique. Son désir de capturer des images frappantes conduit finalement à la tragédie.
- Enfin, Paul Exarmandia (surnommé Polex) incarne la pression exercée par les médias pour produire du contenu sensationnel et augmenter l'audimat, même au détriment de la vérité et de l'éthique journalistique.
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