Les mots clés de la littérature du xvie siècle
► Humanisme. On donne ce nom à l'élan qui porte les hommes de la Renaissance vers l'étude des œuvres de l'Antiquité (le mot latin humanitas désignant la culture). Les premiers humanistes sont des érudits : l'helléniste Guillaume Budé (1468-1540), le philosophe Érasme (1469-1536). Bientôt, le terme se charge de significations nouvelles : il souligne la grandeur de l'homme, délivré de l'emprise religieuse d'un Moyen Âge entièrement consacré à la gloire de Dieu.
► Réforme. Mouvement religieux de réaction au catholicisme, qui s'étend au xvie siècle sur toute l'Europe et donne naissance au protestantisme (les protestants étaient appelés « réformés », ou encore « huguenots »). La Réforme est l'œuvre de Martin Luther (1483-1546) en Allemagne et de Jean Calvin (1509-1564) en France. L'Église exclut de son sein les réformés, en les excommuniant. Un grave conflit religieux s'ensuit entre catholiques et protestants, qui dégénère en guerre civile.
► Renaissance. Vaste mouvement culturel qui caractérise l'Europe des xve et xvie siècles et qui se développe en France à partir de l'avènement de François Ier (1515) jusqu'au règne d'Henri IV. Favorisé par l'invention de l'imprimerie et l'influence de la civilisation italienne, il se définit comme une rupture avec les idées, les mœurs et les formes littéraires du Moyen Âge et une « renaissance » des valeurs esthétiques et morales de l'Antiquité.
► Épître.Lettre en vers adressée à un personnage important. Ce genre poétique, issu de l'Antiquité latine (Épîtres d'Horace), a été pratiqué par Marot.
► Ode.Poème lyrique constitué de strophes symétriques, pratiqué dans l'Antiquité par le Grec Pindare et le Latin Horace, et imité notamment par Ronsard.
► Pétrarque. Poète italien (1304-1374), auteur du Canzionere. Dans ce recueil de 366 poèmes, en grande partie des sonnets, Pétrarque chante son amour pour Laure de Noves. Les figures de rhétorique sont nombreuses et stéréotypées : l'hyperbole pour marquer les qualités rares de la belle ; les comparaisons avec les métaux précieux, les astres… ; les métaphores de la prison d'amour, de la flèche lancée par les yeux qui blesse le poète ; les antithèses du chaud et du froid (la flamme/le glaçon…). L'influence de Pétrarque a été considérable, notamment sur les poètes de la Pléiade.
► Pléiade (la). Groupe de sept poètes réunis autour de Ronsard et de Du Bellay, animés d'un même amour de l'Antiquité et décidés à instaurer une grande poésie de langue française.
En 1549, Du Bellay rédige le manifeste de cette jeune école, Défense et Illustration de la langue française. Les principes en sont les suivants :
– rompre avec les traditions littéraires du Moyen Âge, et développer les grands genres issus de l'Antiquité (odes, élégies, épîtres, comédie, tragédie) ou de l'Italie moderne (sonnet) ;
– enrichir la langue française, étouffée par la tutelle du latin, et en même temps s'inspirer des grandes œuvres gréco-latines ;
– rendre à la poésie son caractère sacré (le poète n'est pas un jongleur mais un être inspiré par la Muse).
► Sonnet. Venu de l'italien sonnetto, « chansonnette », le sonnet est à l'origine un poème chanté avec accompagnement musical. Le poète italien Pétrarque en fournit le modèle, Marot l'introduit en France, Du Bellay et Ronsard en popularisent la forme.
Poème à forme fixe, le sonnet comporte 14 vers répartis en deux quatrains et deux tercets. Les rimes sont disposées en ABBA, ABBA, CCD, EED (ou EDE). Il se termine par une chute, le dernier vers offrant un effet de surprise ou une émotion forte.