À deux reprises, en 1830 et 1848, l'Europe du congrès de Vienne est secouée par des mouvements révolutionnaires. Mais la répression militaire des souverains condamne ces mouvements à l'échec.
I La poussée révolutionnaire de 1830
1 Des succès notables
mot clé
Le philhellénisme est un mouvement de soutien à la cause grecque.
À partir de 1821, les Grecs se soulèvent contre les Turcs ottomans qui les dominent. La répression est sanglante comme lors des massacres de l'île de Chios en 1822. Elle entraîne le développement du philhellénisme dans toute l'Europe. L'intervention militaire de la Russie, de l'Angleterre et de la France contre les Turcs débouche sur l'indépendance de la Grèce en 1830 : c'est un premier revers pour la Sainte-Alliance, qui soutient ici un mouvement révolutionnaire, pour des intérêts politiques.
En juillet 1830, à Paris, lors des Trois Glorieuses, le roi Charles X est renversé par un mouvement insurrectionnel, qui porte Louis-Philippe d'Orléans au pouvoir. La révolution parisienne est le déclencheur d'insurrections dans divers territoires européens.
Ainsi, en août 1830, les Belges, intégrés contre leur volonté dans le royaume des Pays-Bas, se soulèvent pour obtenir leur indépendance. Grâce à l'appui de la France et de l'Angleterre, ils l'obtiennent en octobre 1830.
2 Des échecs retentissants
En novembre 1830, les Polonais se révoltent contre la domination russe. Ils proclament leur indépendance en janvier 1831. Malgré un mouvement de sympathie pour la cause polonaise en France et en Grande-Bretagne, les Polonais sont livrés à eux-mêmes face à l'armée du tsar. En septembre 1831, celle-ci écrase férocement l'insurrection à Varsovie.
En 1830 et 1831, l'agitation se développe aussi dans certains États allemands et en Italie centrale (duchés de Parme et de Modène, États pontificaux). Au printemps 1831, l'intervention militaire de l'Autriche met fin au mouvement : la réaction triomphe.
Cependant, ces échecs nourrissent les revendications nationales. Ainsi, le mouvement Jeune-Italie, fondé par Giuseppe Mazzini en 1831, milite pour une Italie indépendante et unie.
II Le printemps des peuples (1848)
1 Une vague révolutionnaire de grande ampleur
La révolution parisienne de février 1848, entraîne la chute d'une monarchie constitutionnelle et la mise en place d'une république ; la révolution viennoise de mars 1848, provoque le départ du chancelier Metternich et la mise en place d'une monarchie constitutionnelle. Ces deux révolutions s'étendent à toute l'Europe.
Au printemps 1848, l'Europe du congrès de Vienne se disloque : les Hongrois, et les Tchèques proclament leur indépendance. Dans les États allemands, les souverains doivent promettre des constitutions et accepter la convocation d'un Parlement à Francfort. En Italie, les princes doivent aussi octroyer des constitutions ; la république est même proclamée à Rome et à Venise.
2 Le triomphe de la réaction
mot clé
L'empire d'Autriche est un État peuplé de dizaines de nationalités différentes.
Le printemps des peuples bute sur différents obstacles : l'évolution conservatrice de la République française ; les divisions des insurgés entre républicains et monarchistes (en Italie) ; les divisions entre les peuples de l'empire d'Autriche (Croates et Hongrois) ; les réticences des princes à accepter des évolutions constitutionnelles ; le rapport de force en faveur des armées des grandes puissances (Autriche et Russie).
Ainsi, l'Autriche retrouve son rôle de gendarme de l'Europe en écrasant le mouvement tchèque, la révolution viennoise et l'insurrection hongroise dès l'automne 1848, l'insurrection en Italie du Nord en 1849. Le rêve d'unité italienne est alors brisé. Dans les États allemands, les constitutions sont abrogées, le Parlement de Francfort dissous. Le projet d'un État allemand unifié est compromis.