En bref Aujourd'hui, 85 % de la population française résident dans une aire urbaine, et jusqu'à 95 % vivent dans un territoire sous influence urbaine. La France est un pays de citadins.
IUne croissance urbaine par étalement
1 Le triomphe de la périurbanisation
L'exode rural s'achève vers 1975 : les campagnes cessent globalement de perdre des habitants.
Mot clé
L'exode rural désigne le départ définitif de ruraux vers la ville.
Depuis, l'urbanisation se poursuit sous une forme différente : les banlieues des agglomérations, surtout constituées de grands ensembles dans les années 1950 et 1960, deviennent majoritairement des banlieues pavillonnaires d'habitat individuel.
Les villes s'étalent donc et leur densité diminue. La périurbanisation gagne sur les campagnes proches : les lotissements de pavillons individuels grignotent l'espace rural environnant, à la faveur du développement de l'automobile et de prix fonciers plus attractifs. L'ensemble forme une aire urbaine.
2 L'urbanisation colonise l'espace rural
Depuis une dizaine d'années, les communes rurales proches des aires urbaines se développent à leur tour, à condition d'être bien reliées au pôle urbain proche, notamment par des voies rapides. L'urbain colonise la campagne. On peut parler de rurbanisation.
L'espace rural tend donc aujourd'hui à regagner des habitants. Seul le rural profond, à l'écart des grandes aires urbaines, mal desservi, poursuit son déclin, surtout dans la moitié nord de la France.
IIL'explosion des mobilités
1 La dissociation des lieux de vie
La dissociation entre lieu de vie, lieu de travail, lieu de loisirs ou de consommation, a été permise par la généralisation de l'automobile à partir des années 1960. Elle a donc entraîné l'explosion des mobilités, c'est-à-dire des changements de lieux quotidiens ou hebdomadaires.
Les mobilités sont liées aux déplacements quotidiens pour se rendre à son travail, conduire les enfants à l'école, rentrer chez soi. Le week-end, les mobilités de loisirs et de consommation prennent le relais : courses ou loisirs dans les centres commerciaux périphériques ou dans le centre-ville.
2 Des conséquences surtout négatives
Les axes de communication, vides en dehors des heures de pointe, sont périodiquement saturés par les migrations pendulaires. Pour faire face à un trafic sans cesse croissant, les équipements de communication se multiplient, générant pertes de temps et pollution.
Mot clé
Les migrations pendulaires sont des déplacements quotidiens qui se produisent à certaines heures de la journée, par exemple de 7 à 9 heures, lorsque les populations se rendent sur leur lieu de travail.
Mais la construction de nouveaux équipements routiers permet à son tour le développement de nouveaux lotissements, consommant toujours plus d'espace et aggravant la congestion des voies de communications.
Les mobilités sont donc un enjeu majeur de développement durable. Une tendance récente au retour vers les centres semble se dessiner, en liaison avec les efforts des villes-centres pour entraver l'usage de l'automobile et favoriser les transports en commun.
Les confinements liés à la crise Covid ont toutefois poussé les Français vers les villes petites et moyennes et l’espace rural proche.
Zoom
Schéma d'une aire urbaine
Le pôle urbain comprend la ville-centre, un espace bâti en continu, très dense, et les banlieues qui peuvent être des banlieues résidentielles en habitat pavillonnaire, ou des banlieues de grands ensembles, d'habitat collectif.
Au-delà du pôle urbain commence la couronne périurbaine : l'habitat s'agglomère autour de petits villages-centres qui grossissent par développement d'habitats pavillonnaires ; mais au moins 40 % des actifs y résidant travaillent dans le pôle urbain ou dans une autre commune de l'aire urbaine.