Fiche de révision

Œuvre clé • Cicéron, L'Orateur idéal

L'Orateur idéal est extrait d'un traité paru en 46 av. J.‑C. sous le titre latin Orator ad Brutum. Cicéron y évoque les qualités qui font un brillant orateur.

I Cicéron et l'art oratoire

1 L'auteur

Né en 106 av. J.-C. dans une famille bourgeoise, Cicéron reçoit une formation complète qui lui permet d'accéder aux plus hautes fonctions de la République romaine. Il meurt en 43 av. J.-C., exécuté à la demande de Marc Antoine qui fait exposer à Rome sa tête et ses mains coupées.

À noter

Nommé consul en 63 av. J-C., Cicéron assuma ses responsabilités politiques sans jamais abandonner son activité de philosophe.

Conscient d'être reconnu comme l'un des plus grands orateurs de l'Antiquité, Cicéron prend soin de faire transcrire et publier ses discours prononcés devant les tribunaux ou le Sénat.

2 La visée de l'ouvrage

Cicéron a déjà traité de l'art oratoire dans De l'Invention (84 av. J.-C.) et De l'Orateur (55 av. J.-C.), puis publié une histoire de l'éloquence à l'intention de Brutus en qui il voit un possible successeur (Dialogue sur les orateurs illustres, 46 av. J.-C.).

À noter

Marcus Junius Brutus est un sénateur républicain et l'un des chefs de la conjuration contre Jules César en 44 av. J.-C.

C'est aussi à Brutus qu'est dédié L'Orateur idéal. Destiné à un lecteur averti, le traité passe vite sur la distinction des genres oratoires et les règles du discours . Il se concentre sur le style et la culture nécessaires pour briller dans cet art : « je ne cherche pas un orateur à former mais un orateur que je puisse apprécier ».

II Un portrait personnel

1 Le goût de Cicéron

Interrogé par Brutus sur son style préféré, Cicéron rejette l'asianisme (style exubérant et chargé) que lui reprochent les jeunes orateurs plus admiratifs du style attique, simple et clair, de Lysias ou Thucydide.

Convaincu cependant qu'« un auditoire ne s'enflamme pas si le discours lui-même n'est pas brûlant », Cicéron défend son style abondant et passionné, et renvoie ces jeunes gens à leur méconnaissance des orateurs attiques. Isocrate et Démosthène, qu'il prend pour modèles, savaient jouer de tous les styles : « le simple pour prouver, le tempéré pour plaire, et le véhément pour émouvoir ».

Cicéron recommande de s'appuyer autant sur le « bon sens » que sur les recettes apprises dans les « ateliers des rhéteurs » : il faut « assortir le style à la matière » tenir compte des « dispositions » de l'auditoire et respecter le decorum, c'est-à-dire les « convenances dans l'expression et la pensée ».

2 À la recherche du parfait orateur

« L'orateur parfait dont je vais dresser ici le portrait », dit Cicéron avec des accents platoniciens, « n'a peut-être jamais existé et je ne cherche pas à savoir qui a pu l'être » : il n'en cite pas moins ses propres discours comme des « ébauches » de cette « fusion harmonieuse des différents styles ».

L'élocution est comme l'esprit de l'art oratoire : c'est l'écriture, ou mise en mots. Mais l'action en est comme le corps : le parfait orateur maîtrisera aussi la mise en musique (par la voix) et la mise en scène (par les gestes) de son discours .

Il saura enfin et surtout lui donner de la consistance en étant, comme Cicéron lui-même, d'abord formé à la philosophie, afin de maîtriser la dialectique et d'avoir les connaissances nécessaires .

L'orateur parfait doit ainsi réaliser l'alliance du « fond » et de la « forme ». À travers ce portrait, un Cicéron vieillissant défend l'idéal qu'il s'est toujours efforcé d'incarner au profit de la société romaine, et qui animera longtemps l'enseignement des humanités.

L'essentiel

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