Fiche de révision

Olympe de Gouges, Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne


Dans sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, publiée en 1791, Olympe de Gouges revendique pour les femmes des droits égaux à ceux des hommes, au nom de la nature et de la raison. Femme engagée dans le débat politique, elle met sa plume au service du combat pour l'égalité des sexes et des citoyens.

IConnaître l'œuvre

1 L'auteure et le contexte

Marie Gouze naît en 1748 dans une famille de la bourgeoisie provinciale. Jeune veuve, elle gagne Paris au début des années 1770, où elle prend le nom d'Olympe de Gouges. Grâce à son instruction, elle se fait une place dans les salons du temps.

Pendant la Révolution, Olympe de Gouges multiplie les écrits pour promouvoir les droits des opprimés. Sa position en faveur de la monarchie constitutionnelle et son hostilité au régime de la Terreur lui valent d'être guillotinée en 1793.

À noter

La Terreur désigne une période de la Révolution française située entre 1793 et 1794. Elle se caractérise notamment par une justice expéditive à l'égard des personnes suspectées de mettre en danger la République.

2 Structure de l'œuvre

Adressée à la reine Marie-Antoinette, la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne constitue un pastiche critique de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, présentée au roi Louis XVI et votée le 26 août 1789.

L'œuvre d'Olympe de Gouges imite la forme juridique de la Déclaration de 1789 : comme le texte original, elle comporte un préambule (exposé d'intentions) et dix-sept articles de loi. L'auteure ajoute un postambule dans lequel elle appelle directement les femmes à s'emparer de leurs droits.

IIComprendre le parcours

1 L'écriture au service de l'égalité des sexes

La Déclaration rédigée par Olympe de Gouges apparaît d'abord comme le pendant absent de celle de 1789, qui semble ne concerner que les individus masculins. En effet, les femmes de l'époque ne pouvaient ni voter ni exercer de fonctions politiques.

Pourtant, le texte ne saurait se réduire à un simple contre-projet : c'est un plaidoyer en faveur de l'égalité des droits qui vise à faire reconnaître un statut juridique, politique et social aux femmes et à établir la concordance entre les sexes au sein de la nation.

Le projet est demeuré sans valeur légale, mais a marqué une étape dans l'histoire de la pensée féministe, qui le relie, un siècle plus tôt, au traité de Poullain de La Barre De l'égalité des deux sexes (1673) et, à l'époque contemporaine, à l'essai de Simone de Beauvoir, Le Deuxième Sexe (1949).

Citation

« […] La femme a le droit de monter sur l'échafaud ; elle doit avoir également celui de monter à la tribune […] » (article X de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne).

2 Une femme engagée

À l'instar des écrivains des Lumières, Olympe de Gouges tente de détruire les préjugés. Son discours emprunte aux ressources de l'art oratoire : judiciaire, il prend en charge les faits passés en dénonçant les injustices faites aux femmes ; épidictique, il blâme les hommes pour leurs comportements quotidiens ; délibératif, il propose pour l'avenir un nouveau modèle de société égalitaire.

De nombreux écrits (pièces de théâtre, brochures…) témoignent des positions avant-gardistes de l'auteure sur des sujets variés. Elle réclame ainsi l'égalité des droits pour tous, sans distinction de sexe, de couleur et de revenu, et s'insurge particulièrement contre la traite des esclaves dans les colonies. Elle a également défendu avec énergie les enfants nés hors mariage et privés de droits.

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