A Anticiper, prévenir, s'adapter et secourir dans les PID
aLa prévention par l'information et les choix d'aménagement
Les PID développent une éducation aux risques en informant les populations, en tirant des leçons des catastrophes pour améliorer la prévention et les secours. Ils développent des programmes de prévention dans les écoles et les entreprises, tels que les exercices d'évacuation simulant un incendie, ou, en France, le PPMS (plan particulier de mise en sécurité) qui permet de simuler une situation à risques pour que les citoyens apprennent les gestes à adopter en cas de catastrophe. Les ONG alertent également les populations sur les aléas et sur la nécessité d'adopter des comportements préventifs (ex. : Croix-Rouge).
Mot-clÉ
Prévention : démarche pour empêcher un risque ou en limiter les effets.
Les États s'adaptent, analysent les risques avant de bâtir, font des choix d'aménagement des territoires, définissent des plans d'occupation des sols pour empêcher les constructions en zones à risque (inondations, glissements de terrain…). Des plans de prévention des risques (PPR) réglementent l'utilisation des sols à l'échelle communale. Avec l'aide des pouvoirs publics qui délivrent les permis de construire (collectivités territoriales), ils sensibilisent les citoyens et les entreprises pour limiter les situations à risque. Ils anticipent les aléas en construisant des structures préventives : digues aux Pays-Bas, constructions parasismiques au Japon…
bLa prévision par la détection des risques et la planification des secours
Les PID ont des moyens financiers pour anticiper et prévoir les risques. Ils utilisent des systèmes de prévision, de surveillance planétaire par satellite, en particulier des points à risques (zones de faille à risque sismique, volcans…) ; le National Hurricane Center de Miami est chargé de la prévision des cyclones et des phénomènes tropicaux dans l'Atlantique Nord et le Pacifique Nord-Est. Ils reboisent les littoraux exposés aux tsunamis.
Mot-clÉ
Prévision : moyens de surveillance d'un aléa pour anticiper un risque.
Ils surveillent les sites industriels à risques par des plans de prévention.
Exemple
L'Union européenne a défini pour les sites industriels à risque un classement Seveso depuis 1982 qui impose des mesures de surveillance, des plans de secours par usine et des campagnes d'information. Le classement de 2015 recense 10 000 sites à risque dans l'UE, dont plus de 1 200 en France, comme le « couloir de la chimie » au sud de Lyon.
cLa gestion de crise : mise en sécurité des personnes, actions coordonnées
La gestion des secours en France est assurée par l'État et les collectivités : plans de déploiement des secours (police, pompiers, médecins), plans d'évacuation… Les préfets se coordonnent avec les secours civils (police, pompiers, urgence) et militaires, ainsi qu'avec les associations (Croix-Rouge). Exemple : l'ouragan Irma qui dévaste Saint-Barthélémy et Saint-Martin en septembre 2017 est anticipé par la surveillance satellite.
Après la crise, un bilan est analysé pour mieux se préparer dans l'avenir (ex. : depuis Fukushima, toutes les communes dans un rayon de 30 km d'une centrale nucléaire au Japon doivent se doter d'un plan d'évacuation coordonné des populations). Des plans de reconstruction sont définis, avec l'aide de l'État, des collectivités, des ONG et des assurances. Les victimes sont suivies psychologiquement et accompagnées financièrement.
B Des moyens moins importants dans les PED
Faute de moyens techniques ou financiers adaptés, les PED sont plus vulnérables. Déjà touchés par les risques naturels, ces pays s'exposent aussi aux risques technologiques à mesure qu'ils s'industrialisent. La prévention et les secours dépendent des moyens disponibles et de la volonté des États, qui privilégient parfois davantage leur développement que la sécurité de leur population, même dans les pays émergents. Déployer une prévention efficace suppose d'avoir une éducation pour la majorité de la population.
Les conséquences des catastrophes sont aggravées par la désorganisation des secours, l'absence fréquente de moyens d'alerte, de plans d'évacuation, les insuffisances des réseaux de transport pour secourir les populations. Les victimes sont souvent plus nombreuses dans les PED (surtout dans les PMA), quand les catastrophes se produisent, et aussi par leurs conséquences (crises alimentaires, absence d'eau potable, épidémies…). Par exemple, le Népal, un PMA, est victime d'un violent séisme en 2015 (causant plus de 8 000 morts) alors que l'urbanisation se fait sans normes parasismiques.
Mots-clÉs
Vulnérabilité : degré de fragilité des sociétés, biens et activités face aux risques.
PMA : pays les moins avancés.
C Une entraide internationale face aux inégalités de moyens
Aucune société n'est à l'abri de risques qui dépassent souvent les frontières : les nuages radioactifs de Tchernobyl en 1986 et du Japon en 2011, la pollution du Danube montrent qu'il est difficile de tout prévoir, même dans les PID. Les catastrophes, médiatisées, suscitent la solidarité de l'opinion publique internationale (ex. : mobilisation lors du séisme au Népal qui détruit une partie du patrimoine national en avril 2015). Les structures internationales (ONU, ONG…) utilisent les médias pour entraîner des actions d'aide humanitaire internationale et soutiennent une recherche scientifique utile à tous. Les citoyens interpellent les décideurs contre une situation de risque (ex. : manifestation contre la réouverture d'un réacteur nucléaire à la centrale de Sendai, au Japon, en 2015).
Dans le cadre des changements globaux, de nouvelles politiques internationales essaient de concilier la croissance économique, la protection de l'environnement et la réduction des inégalités entre PID et PED. Des sommets planétaires pour le développement durable (Kyoto en 1997, Copenhague en 2009, COP21 à Paris en 2015…) essaient de définir des projets mondiaux pour réduire la pollution. Si certains États n'en ont pas les moyens (PED), les accords de Paris (2015) prévoient de leur fournir une aide financière.