En bref Avec une densité moyenne de 123 hab./km², la France est en situation intermédiaire entre une Europe du Nord-Ouest très dense et une Europe du Nord ou du Sud qui le sont beaucoup moins. Cette moyenne française cache cependant des disparités importantes sur le territoire.
ILes espaces de la faible densité
1 Des espaces où les hommes sont rares
Les espaces de faible densité (moins de 30 hab./km²) comptent près de 4 millions d'habitants et les espaces désertifiés (moins de 10 hab./km²) un demi-million. 42 % des communes de France appartiennent aux espaces de faible densité, 10 % aux espaces désertifiés.
Ces espaces de la faible densité définissent donc des lieux où les hommes sont rares, plus rares qu'ailleurs. Leur présence y est plus ponctuelle, plus dispersée, plus diffuse. Les ressources liées aux hommes sont par conséquent également rares, et les moyens d'action des collectivités territoriales limités.
2 Des espaces en difficulté ?
Ces espaces sont souvent perçus comme des espaces en difficulté, en déprise (abandonnés), en déclin démographique et économique. En outre, ils font l'objet de dispositifs d'aide publique : c'est le cas des zones de revitalisation rurale (ZRR).
Mot clé
Les ZRR, créées par la loi d'orientation pour l'aménagement et le développement du territoire de 1995, sont notamment définies par une densité inférieure à 33 hab./km².
Pourtant, la faible densité correspond parfois à un système d'occupation très ancien, selon un équilibre validé par l'Histoire entre un groupe humain et un milieu fragile ou contraignant, comme les zones de montagne. La déprise humaine elle-même doit être relativisée.
IIUn retournement démographique des campagnes ?
1 Le renouveau des communes peu denses
En effet, l'exode rural s'est achevé en France dans les années 1970. Depuis une quinzaine d'années, on observe une reprise démographique dans les territoires ruraux : entre 2007 et 2017, la population des communes peu denses a augmenté de 0,65 % par an, nettement plus que les autres types de communes.
La « diagonale du vide » se fracture : si sa partie nord poursuit sa désertification, sa partie sud connaît une poussée démographique sensible. Celle-ci ne tient pas au solde naturel (différence entre naissances et décès), généralement quasi nul, mais au solde migratoire (différence entre arrivées et départs d'habitants).
2 La fracture entre communes peu denses et très peu denses
Les espaces ruraux de faible densité sont redevenus attractifs pour des populations qui rejettent le mode de vie périurbain. La rurbanisation est d'autant plus manifeste que la croissance migratoire y est actuellement indépendante de la distance aux aires urbaines : on s'y installe quel que soit l'éloignement de la ville la plus proche.
Mot clé
La rurbanisation est le développement des espaces ruraux par l'arrivée de citadins dans un espace qui demeure rural. La rurbanisation se situe au-delà de la périurbanisation.
Les communes de très faible densité (ou désertifiées), en revanche, poursuivent leur déclin relatif : + 0,15 % par an seulement entre 2007 et 2017.
Zoom
Où se situent les espaces de faible densité en France ?
Les espaces de faible densité sont presque exclusivement des espaces ruraux.
À l'échelle nationale, on les trouve dans la « diagonale du vide », dans les plateaux de Champagne, les zones de montagne (Pyrénées, Alpes du Sud), les arrière-pays (Bretagne, Normandie) ou les grands massifs forestiers (Morvan, Landes, Ardennes).