Fiche de révision

Rabelais, Gargantua


Dans un premier roman, Rabelais a raconté l'existence de Pantagruel, le fils de Gargantua. Publié en 1534, le deuxième volume, Gargantua, narre les aventures du géant éponyme, roi d'Utopie, et approfondit le questionnement philosophique, sous une apparence toujours comique. Le rire profite ainsi à l'instruction du lecteur !

IConnaître l'œuvre

1 L'auteur et le contexte

Érudit de la Renaissance, François Rabelais a probablement vécu de 1483 à 1553. Il prend l'habit de moine puis devient médecin. Sa vocation littéraire s'affirme tardivement : son premier roman, Pantagruel, paraît en 1532, suivi en 1534 par Gargantua,qui fait l'objet d'une deuxième édition en 1542.

Rabelais a acquis une très vaste culture en étudiant notamment les langues et les textes de l'Antiquité ainsi que le corps humain. L'écrivain illustre donc l'idéal humaniste qu'il préconise dans son œuvre.

À noter

C'est sous le pseudonyme d'Alcofribas Nasier (anagramme de ses prénom et nom) que François Rabelais signe Gargantua.

2 Structure de l'œuvre

À l'instar de Pantagruel, Gargantua est construit comme une parodie d'épopée. Cependant, ce deuxième roman apparaît davantage marqué par l'esprit satirique : le comique raille la culture médiévale et promeut les idéaux de l'humanisme.

Gargantua est découpé en quatre ensembles distincts (l'enfance, l'éducation, la guerre et l'abbaye de Thélème) : cette partition correspond à la composition des romans de chevalerie où étaient abordées successivement la formation, les prouesses et l'entrée en religion des héros.

IIComprendre le parcours

1 « Rire est le propre de l'homme »

Dès l'« Avis aux lecteurs », Rabelais justifie son parti pris comique en se fondant sur une maxime empruntée au traité Les Parties des animaux d'Aristote. Mécanisme caractéristique de l'humain, le rire apparaît à l'auteur de Gargantua comme une panacée, c'est-à-dire un remède universel à la douleur et au chagrin auxquels l'homme est en proie au cours de sa vie.

Le rire rabelaisien s'abreuve à de multiples sources : il emprunte à la farce avec des effets de décalage ; puise dans le lexique populaire, voire grossier ; joue du gigantisme des personnages ; se fait parodie quand il imite le discours des doctes ; recourt aussi à l'ironie pour rendre le texte ambivalent.

Conseil

L'ironie appelle les lecteurs rabelaisiens à réfléchir : il faut parfois mettre en doute la parole même qui se déploie dans le roman et évaluer la valeur de vérité des énoncés.

Le comique n'est pas une fin en soi sous la plume de Rabelais. Il se comprend dans le cadre d'une pensée chrétienne et cherche à contrebalancer la faiblesse humaine en incitant au discernement.

2 Le « gai savoir »

Le « Prologue » de Gargantua se place sous l'autorité de Socrate, figure du sage antique dissimulé sous les traits d'un bon vivant : derrière l'apparence comique se cache un « divin savoir ». Rabelais, comme Socrate, amène son lecteur à devenir plus instruit et à se connaître soi-même.

Chez Rabelais, le rire s'attaque aux vices des institutions comme des individus : il met en cause et libère ; il corrige et invite à la délibération. La satire se met au service de la pédagogie : elle véhicule les idées humanistes.

Pour le lecteur, il s'agit moins d'être bon public qu'« entommeur » (briseur) de la « substantifique moelle » à l'image d'un chien de chasse qui ronge l'os jusqu'à en atteindre le meilleur morceau. Les aventures romanesques de Gargantua se lisent comme une chasse de vérité, un récit allégorique à décrypter.

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