Fiche de révision

Rabelais, Gargantua, chapitres XI à XXIV


Dans un premier roman, Rabelais a raconté l'existence de Pantagruel, le fils de Gargantua. Publié en 1534, le deuxième volume, Gargantua, narre les aventures du géant éponyme et approfondit le questionnement philosophique, sous une apparence toujours comique. Le récit de l'éducation du héros contribue notamment à la formation du lecteur.

IConnaître l'œuvre

1 L'auteur et le contexte

Érudit de la Renaissance, François Rabelais a probablement vécu de 1483 à 1553. Il prend l'habit de moine puis devient médecin. Sa vocation littéraire s'affirme tardivement : son premier roman, Pantagruel, paraît en 1532, suivi en 1534 par Gargantua, qui fait l'objet d'une deuxième édition en 1542.

Rabelais a acquis une très vaste culture en étudiant notamment les langues et les textes de l'Antiquité ainsi que le corps humain. L'écrivain illustre donc l'idéal humaniste qu'il préconise dans son œuvre.

À noter

C'est sous le pseudonyme d'Alcofribas Nasier (anagramme de ses prénom et nom) que François Rabelais signe Gargantua.

2 Structure de l'œuvre

À l'instar de Pantagruel, Gargantua est construit comme une parodie d'épopée. Cependant, ce deuxième roman apparaît davantage marqué par l'esprit satirique : le comique raille la culture médiévale et promeut les idéaux de l'humanisme.

Les chapitres XI à XXIV de Gargantua sont consacrés à l'enfance et l'éducation du protagoniste principal : cette composition fait écho à la structure des romans de chevalerie qui s'ouvraient traditionnellement sur un développement consacré à la formation des héros.

IIComprendre le parcours

1 Un roman de formation

Aux premiers chapitres de l'œuvre qui rapportent la naissance du géant succèdent ceux, numérotés de XI à XIII, centrés sur les jeux d'enfant de Gargantua, où il manifeste déjà des aptitudes certaines. Les chapitres suivants, jusqu'au vingt-quatrième, narrent son éducation en Utopie puis à Paris.

À l'enseignement sophistique de Thubal Holoferne et de Jobelin Bridé, le père de Gargantua va préférer celui, encyclopédique, du sage Ponocrates. Rabelais oppose ainsi deux modèles d'éducation : celui des maîtres de la scolastique et celui, bien meilleur, d'un précepteur nourri aux idées de l'humanisme, telles qu'on les trouve développées chez Érasme dans De l'éducation des enfants (1529).

mot clé

La scolastique renvoie à un type d'enseignement médiéval qui favorise une approche abstraite des savoirs, notamment par l'usage de sophismes (raisonnements ayant l'apparence de la vérité).

L'éducation humaniste favorise le développement de l'esprit, en associant connaissances théoriques et savoirs expérimentaux, mais aussi celui du corps grâce à des exercices physiques répétés.

2 La « substantifique moelle »

La bonne éducation se définit d'abord pour Rabelais en réaction à l'« obscurantisme » médiéval. Il s'agit de se défaire des superstitions et des préjugés pour affirmer le principe de perfectibilité humaine.

Le récit de la jeunesse de Gargantua mêle allusions savantes et épisodes grotesques ; il combine références réalistes et détails fantaisistes. Cette ambivalence crée des effets comiques de décalage qui amènent finalement le lecteur à réfléchir aux principes d'une éducation réussie.

Le roman rabelaisien définit moins un modèle d'éducation qu'il ne livre une méthode dans laquelle la science s'accompagne toujours de conscience, où l'homme éduqué est un individu instruit et un être moralement responsable.

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