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La Grande Guerre a nourri une importante production littéraire : récits et témoignages écrits entre 1919 et 1930 ou romans contemporains.
1 Les romanciers témoins (1919 -1930)
A Henri Barbusse (1873-1935) : les soldats au feu
– Un peu, qu'on oublie ! […] les veilles, sans bornes, à guetter l'ennemi qui est partout dans la nuit, et à lutter contre le sommeil, – et l'oreiller de fumier et de poux. Mais mêmes les […] mitrailleuses, les mines, les gaz asphyxiants, les contre-attaques. […]
– Ah ! si on se rappelait ! s'écria l'un.
– Si on s'rappelait, dit l'autre, y aurait plus d'guerre !
Le Feu, © Éditions Flammarion
B Roland Dorgelès (1885-1973) : l'hommage aux morts
Engagé volontaire en 1914, Dorgelès donne un témoignage simple et émouvant de la vie des tranchées dans
Les obus se suivaient, précipités, mais on ne les entendait pas : c'était trop près, c'était trop fort. À chaque coup, le cœur décroché fait un bond ; la tête, les entrailles tout saute. […]
Entre chaque salve, dix secondes s'écoulaient, dix secondes à vivre, dix secondes immenses où tient tout le bonheur, et je regardais Fouillard, qui maintenant ne bougeait plus. Couché sur le côté, le visage violacé, il avait le cou béant égorgé comme on égorge les bêtes.
Les Croix de bois, chapitre
C Jean Giono (1895-1970) : la métaphore du troupeau
[…] le troupeau bleu des soldats français glisse à la crête des herbes, vers les collines et la fumée. – À l'abattoir ! dit La Poule.
Le Grand Troupeau, © Éditions Gallimard
les romans de la guerre de 14-18
Un narrateur témoin (récit à la première personne).Les thèmes récurrents : le départ pour la guerre, les combats, les paysages ravagés, le quotidien des soldats, l'omniprésence de la mort.La peinture de sentiments forts : le courage, la peur, la douleur, la pitié, les valeurs de la camaraderie.Des images d'apocalypse .