Le microbiote peut jouer un rôle dans l'apparition de certaines pathologies, d'où l'importance de connaître sa composition.
I Les nombreux rôles du microbiote
Le microbiote intestinal est essentiel à la digestion : il transforme (par fermentation) de nombreuses molécules complexes (telles les fibres) en molécules simples (nutriments) et est responsable de la synthèse de certaines vitamines (K ou B12).
Doc Quelques rôles du microbiote intestinal
Le microbiote participe au développement du système immunitaire, en l'aidant à distinguer les bactéries indésirables. Il peut aussi avoir un rôle anti-inflammatoire ou limiter l'installation de populations bactériennes potentiellement pathogènes.
L'intestin possédant près de 200 millions de neurones, son microbiote interagit avec le système nerveux central.
II Implication du microbiote dans certaines pathologies
Il existe une corrélation entre la composition du microbiote et certaines maladies inflammatoires chroniques de l'intestin. L'obésité ou le diabète de type II pourraient également être liés à des perturbations du microbiote.
Des maladies telles que la cirrhose du foie peuvent être détectées précocement, car elles modifient le microbiote.
Certaines maladies auto-immunes, comme la maladie de Crohn, sont corrélées à des perturbations du microbiote. L'affaiblissement de l'immunité favorise ainsi la prolifération de bactéries normalement inoffensives lorsqu'elles sont en nombre limité.
Méthode
Montrer le rôle du microbiote dans certaines pathologies
L'insuline est une hormone qui permet le stockage du sucre dans les cellules, limitant ainsi la glycémie (quantité de sucre dans le sang). Certains indices suggèrent que des changements dans le microbiote intestinal provoqueraient une résistance des cellules à l'insuline et seraient à l'origine d'un diabète de type II.
Montrer l'importance du microbiote dans le diabète de type II.
Doc Résultats d'expériences de transplantation de microbiote
Afin d'étudier l'influence du microbiote sur la survenue des symptômes du diabète de type II, l'équipe de P. Gérard a transplanté chez des souris mâles dépourvues de microbiote et génétiquement identiques :
– soit le microbiote de souris obèses sans diabète de type II (lot NR) ;
– soit le microbiote de souris obèses avec diabète de type II (lot R).
Les résultats, 16 semaines après la transplantation, sont :
Lot | Prise de masse (g) | Glycémie à jeun (mg/dL) | Insulinémie à jeun (pg/mL) | Indice de résistance à l'insuline |
Souris NR | 13,2 | 104 | 665 | 3,8 |
Souris R | 14,6 | 134 | 1072 | 8,4 |
Conseils
Étape 1 Identifier les paramètres mesurés et les conditions de l'expérience.
Étape 2 Comparer les valeurs des différents paramètres en recherchant celles qui caractériseraient la pathologie étudiée.
Étape 3 Conclure en indiquant le rôle du microbiote dans la pathologie.
Solution
Étape 1 Le document compare la prise de masse, la quantité de glucose et d'insuline dans le sang, et la résistance des cellules à l'insuline, pour deux types de souris : des souris R avec un microbiote issu de souris obèses et malades et des souris NR au microbiote issu de souris obèses et saines.
Étape 2 On observe que pour une prise de masse quasi similaire la glycémie, l'insulinémie et l'indice de résistance à l'insuline des souris R sont entre 1,3 à 2 fois plus importants que chez les souris NR, ce qui correspond à des désordres métaboliques importants.
Étape 3 On en conclut que les souris ayant reçu le microbiote provenant de souris obèses malades présentent des symptômes du diabète de type II. Le microbiote pourrait donc jouer un rôle dans la survenue de cette maladie.