A L'auteur
Stendhal, de son vrai nom Henri Beyle, naît à Grenoble en 1783. Son enfance, passée entre une tante, un père avec qui il ne s'entend pas et un précepteur tyrannique, abbé de son état, est peu heureuse. Très vite, il cherche à s'en affranchir, notamment en partant à Paris. L'influence de son grand-père lui donne le goût des grands auteurs du XVIIIe siècle et de leurs idées. Rêvant d'une vie aventureuse, il devient militaire. Pendant quelques années, il fait des allées et retours dans l'armée où il n'a pas le sentiment de réaliser ses aspirations. Par ailleurs, il est taraudé par son goût de la littérature, du théâtre et des idées nouvelles de l'époque, notamment sur la psychologie humaine. Cependant, ayant réintégré l'armée quelques années plus tard, il rencontre Napoléon pour qui il se découvre une véritable admiration. À la chute de l'empire, sa vie se partage entre l'Italie, où il exerce les fonctions de consul, et la France. Il meurt jeune, à l'âge de 55 ans (1842).
B Le style de Stendhal
Stendhal occupe une place particulière dans la littérature. Toute sa vie, ainsi qu'il le dit lui-même, Stendhal fait « la chasse au bonheur ». Ce goût se retrouve dans ses personnages qui cherchent le plaisir et le bonheur quels que soient les moyens utilisés pour y parvenir et ses personnages sympathiques, attachants ou non sont une sorte de prolongation de lui-même.
Son œuvre présente trois caractéristiques fortes :
le mouvement romantique le séduit par ses idées et ses élans, mais il s'en méfie dans l'écriture : il n'aime ni les discours bavards ni les longs épanchements littéraires. C'est pourquoi, s'il fait vivre à ses personnages de véritables aventures parfois placées sous le signe du récit épique, il reste néanmoins vigilant dans sa manière de les restituer. Son style est marqué par le contrôle de son écriture et par l'observation. C'est donc toujours une écriture pesée et ajustée qu'il livre à ses lecteurs ;
ses récits se fondent sur l'observation rigoureuse, dans ce même but de ne jamais tolérer aucun débordement. Les descriptions de l'amour ne font pas exception. C'est pourquoi, il se qualifie lui-même de « romanticiste » contraction des termes romantisme et réalisme. L'auteur analyse également la société : Le Rouge et le Noir porte un sous-titre, Chronique de 1830. Il souhaite donc y restituer l'ambiance sociale de la bonne société de province en ce début de siècle et faire un tableau de la vie politique de l'époque. La Chartreuse de Parme, renvoie le lecteur à la vie des petites cours italiennes, pays qui n'a pas encore réalisé son unification et qui est morcelé en duchés, principautés, villes libres… ;
une omniprésence de l'auteur, toujours présent dans le récit et qui ne se laisse pas oublier en donnant son avis ou en avançant une remarque sur les personnages. Cette distanciation donne un ton particulier à l'œuvre et fait mieux comprendre son ambition de créer des personnages qui le fascinent ou dont il aurait aimé avoir la vie et la distance qu'il met par rapport à eux dans son écriture.
Remarque
Stendhal trouve ses sources d'inspiration dans des faits réels qu'il enrichit au gré de son imagination mais qui donnent le point de départ de son histoire. Ainsi, le sujet de son roman Le Rouge et le Noir s'inspire d'un fait divers réel.