Fiche de révision

Sujet d'étude n°2 : la condition féminine en France depuis 1944

A De nouveaux droits politiques

Depuis 1944, l'histoire des femmes en France est rythmée par un certain nombre d'avancées et de progrès qui leur assurent une meilleure intégration et un plus grand rôle économique, politique, social et culturel. Leur participation à l'effort de guerre et à la Résistance de 1939 à 1945 leur confère le droit de vote le 21 avril 1944 conformément au projet constitutionnel élaboré en janvier 1944. En avril et en octobre 1945, les femmes françaises exercent pour la première fois ce droit fondamental qui établit une égalité historique entre les sexes.

Le droit à élire procure celui d'être élue. 33 femmes sont élues députées en octobre 1945. En 1947, Germaine Poinso-Chapuis devient la première femme ministre. La condition féminine est alors un enjeu essentiel du rétablissement de la démocratie en France après la Seconde Guerre mondiale.

B La conquête de nouveaux droits

Les années 1960-1970 constituent une étape essentielle. Le féminisme connaît un nouvel essor sous l'influence des sociétés anglo-saxonnes qui tentent de combattre les discriminations faites aux femmes. Le mouvement de libération des femmes (MLF) milite en faveur de l'égalité complète des droits et pour la légalisation de la contraception et de l'avortement. Le Mouvement français pour le planning familial, créé en 1960, lutte en faveur du droit au contrôle des naissances. La loi Neuwirth de 1967 légalise la contraception qui était interdite depuis 1920. Sous la pression des revendications, le pouvoir politique instaure en 1974 le premier Secrétariat d'État à la condition féminine et autorise le remboursement par la Sécurité sociale des moyens de contraception. Arlette Laguiller est la première femme candidate à l'élection présidentielle en 1974. L'année même où l'ONU proclame l'année internationale de la femme, en 1975, la loi Veil dépénalise l'avortement sous certaines conditions (loi sur l'IVG : interruption volontaire de grossesse). L'émancipation des femmes passe par leur libération sexuelle et par l'affirmation de leur droit à contrôler leur corps.

Les plus grandes libertés proposées aux femmes témoignent d'une révolution sexuelle qui s'accompagne indissociablement d'une révolution du droit et des mœurs. Le droit garantit aux femmes à partir des années 1970 une vie sexuelle non reproductive qui ne les soumet plus à l'autorité masculine et aux règles sociales en vigueur. La force des normes, de la morale et le poids de la religion reculent. L'image même de la femme change. Le retournement de la conjoncture économique dans les années 1970 engendre la féminisation de la population active. L'arrivée massive des femmes sur le marché du travail apparaît comme une solution économique mais aussi comme l'aboutissement d'une lutte en faveur de leurs droits.

Les années 1990 marquent une nouvelle étape dans l'histoire des femmes en France. Édith Cresson est la première d'entre elles à accéder au poste de Premier ministre en 1991. La question de la parité occupe une place centrale dans le débat politique. Dès 1995, le président de la République Jacques Chirac met en place un Observatoire sur la parité. En 1999, une loi proclame « l'égalité entre les hommes et les femmes ». Une loi de l'an 2000 oblige les partis politiques à présenter un nombre égal de candidats des deux sexes et les soumet à une amende en cas de refus. 19 femmes entrent au gouvernement sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Le gouvernement d'Élisabeth Borne atteint en 2022 la parité (21 hommes et 21 femmes).

Malgré des avancées politiques certaines, les femmes restent victimes de fortes discriminations. Elles ne représentent en 2017 que 32 % des sénateurs et 38 % des députés (contre 5 % en 1945). Elles réalisent encore 80 % des tâches domestiques, sont davantage victimes du chômage, du travail précaire et gagnent en moyenne 20 % de moins que les hommes. Le combat contre l'inégalité salariale et professionnelle s'annonce donc comme l'un des grands chantiers sociaux à venir. Les femmes sont enfin bien plus victimes de violences, de viols, voire d’assassinats qualifiés de « féminicides » dès lors qu’elles succombent sous les coups de leur partenaire ou ancien partenaire. Le mouvement #MeToo encourage à la dénonciation des violences faites aux femmes et contribue largement depuis 2017 à la libération de la parole. La protection des femmes devient un sujet de société et une question de justice largement médiatisés.

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Chronologie de l'histoire des femmes en France depuis la Libération

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