Fiche de révision

Trois défis majeurs de la société contemporaine

A Les changements environnementaux

Les changements globaux représentent un sujet de débat mondial : ils concernent toutes les sociétés humaines et semblent appeler des solutions fondées sur la solidarité internationale. Les sommets internationaux (ex. : la COP21) sont l'occasion de débats, impliquant des chefs d'État, des ONG, des scientifiques… qui aboutissent au constat qu'il faut changer les modes de production et de consommation (limiter le gaspillage, augmenter les ressources renouvelables), évoluer vers un habitat et des transports durables qui seraient à terme peu polluants et autosuffisants… Les débats se prolongent sur les inégalités économiques mondiales : certains États ne peuvent pas financer de telles politiques, d'autres ne veulent pas ralentir leur développement économique…

En France, l'État vote la loi relative à la protection de la nature (1976) qui crée les réserves naturelles et des espaces protégés. La Charte de l'environnement (2005) établit un droit à vivre dans un environnement sain et équilibré, notamment par le principe du pollueur-payeur (le responsable d'une atteinte à l'environnement doit mettre tout en œuvre pour réparer le dommage causé, à ses frais). Le texte ajoute le principe de prévention : anticiper les atteintes à l'environnement lorsque les risques sont avérés et certains. Il complète ensuite le droit français par le principe de précaution : agir préventivement, même sans certitudes, si un risque irréversible par rapport à l'environnement est soupçonné mais ne peut pas être prouvé scientifiquement.

#vidéo

Un exemple de débat démocratique à l'Assemblée nationale

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B La révolution numérique : Internet et les risques induits

aL'identité numérique en débats

L'identité numérique (mails, avatars, profils sur réseaux sociaux…) s'est tellement généralisée qu'il devient difficile, voire pénalisant, de ne pas en avoir dans la vie active (curriculum vitae numérique, dématérialisation progressive des documents officiels…). Un débat existe autour de la fracture numérique croissante, entre ceux qui maîtrisent l'outil et le reste de la population qui peut parfois se trouver marginalisée. La place du travail numérique (télétravail) est grandissante dans nos sociétés connectées, avec ses avantages (ex. : éviter les transports) et ses inconvénients (ex. : distanciation sociale prolongée).

Le débat relatif à la sécurité de notre identité numérique est d'autant plus présent que les médias offrent une immense liberté d'information et d'expression à tous les citoyens connectés. En effet, chacune de nos activités sur les réseaux sociaux, la téléphonie et les médias modernes laisse des traces dont l'usage peut être difficile à contrôler (ex. : liste des sites consultés transmise automatiquement à des sites publicitaires).

L'intervention de l'État dans la protection de l'identité numérique est le résultat de nombreux débats parlementaires et de consultations citoyennes. Depuis 1978, la CNIL (commission nationale de l'informatique et des libertés), organisme public, surveille la constitution des fichiers informatisés : le stockage des données personnelles est encadré par la loi et limité dans le temps. De nouvelles lois protectrices des libertés s'adaptent à l'évolution de notre société (droit d'accès à Internet, 2009). Les données sensibles de l'État sont protégées par l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (2009), chargées de contrer toute forme d'atteinte ou d'espionnage pouvant mettre en danger la Défense nationale. La loi pour une république numérique (2016), en écho au règlement général sur la protection des données de l'Union européenne, met l'accent sur l'importance de protéger les droits des citoyens et de réduire la fracture numérique.

bLes excès du numérique : cyberdépendance, cyber-harcèlement

De nombreux débats se tiennent également autour des usages abusifs d'Internet et des réseaux sociaux qui peuvent porter atteinte aux libertés individuelles. Certains internautes souffrent de cyberdépendance, une addiction qui implique un temps excessif passé sur Internet, au point de mettre en péril sa santé et sa vie personnelle. D'autres subissent les effets du cyber-harcèlement : des internautes malveillants véhiculent alors toutes formes d'atteinte à la dignité et à la liberté individuelle (moqueries, injures, humiliation, diffamation…). Cette forme de harcèlement est un délit, condamnable par la justice, car il est préjudiciable à la vie quotidienne et à la dignité des victimes.

Il est important que des associations de défense des libertés (Ligue des droits de l'homme, SOS Racisme…) et des organismes publics spécialisés (Défenseur des droits, CNIL) entretiennent le débat sur ces questions et proposent des aides aux victimes de ces abus.

cLes débats relatifs à l'accès à une information fiable

L'accès à une information fiable est un droit récent du citoyen, nécessaire pour qu'il puisse participer en connaissance de cause aux débats de société. Internet et les réseaux sociaux permettent d'alimenter l'information, de poser des questions, en donnant la parole à chacun, de manière instantanée… Mais, quelle valeur apporter à ces données saisies dans l'immédiat, sans recul ? Quel crédit donner à des informations diffusées par des citoyens qui ne sont pas des journalistes officiels ? Comment être sûr que ces débats spontanés respectent les droits de l'homme et le souci de vérité de l'information ? Même les médias officiels sont souvent accusés d'influencer l'opinion publique…

Des organismes sont créés par l'État français pour surveiller les médias, devenus libres en 1982 : le CSA (conseil supérieur de l'audiovisuel) est une autorité publique indépendante créée en 1989 pour surveiller les chaînes de radio et télévision et avertir les spectateurs par une signalétique de l'âge minimal auxquels conviennent certains programmes. La loi du 22 décembre 2018 sur la manipulation de l'information renouvelle l'importance de la lutte contre la désinformation et la manipulation des citoyens.

C L'essor des biotechnologies

Les progrès scientifiques et technologiques des XXe-XXIe siècles ont considérablement transformé les êtres vivants et leurs milieux de vie, ont contribué à l'augmentation de l'espérance de vie à l'échelle mondiale (vaccins, greffes…). Une éthique s'impose pour utiliser ces progrès dans le respect des droits de l'homme et de l'environnement.

aLes débats autour de la bioéthique

MOTS-clÉs

Bioéthique : partie de l'éthique liée aux progrès scientifiques et à la recherche médicale. Elle concerne tout être vivant, végétal, animal ou être humain.

Éthique : ensemble de règles morales qui établissent une conduite à tenir face à des situations complexes génératrices de débats.

L'éthique est un ensemble de règles morales destiné à définir les limites de l'intervention de la médecine sur le corps humain en garantissant le respect de la dignité de la personne. Elle a pour objectif d'éviter toute forme d'exploitation dérivée de la médecine (trafic d'organes, clonage humain…). La question des recherches médicales réalisées dans des conditions abominables du point de vue des droits de l'Homme pendant la Seconde Guerre mondiale (camps nazis) et l'usage de la bombe atomique jettent les bases de la réflexion sur la bioéthique, un ensemble de règles morales qui s'applique à tout être vivant. Mal exploités, les progrès peuvent devenir un danger : accidents nucléaires, manipulations génétiques, armes biologiques…

La recherche génétique a abouti à la création d'OGM (organismes génétiquement modifiés), traités pour dépasser leur nature initiale : espèces végétales plus productives, plus résistantes aux intempéries, espèces dont on élimine quelques traits indésirables… Dans quelles mesures sont-elles bonnes pour la santé de l'être humain et pour l'équilibre des écosystèmes ? Si certains OGM sont consommés et produits légalement, d'autres sont interdits et jugés toxiques.

La diffusion de moyens de contraception dans les années 1960 permet aux femmes de choisir d'avoir ou non des enfants ; le concept même suscite des débats éthiques durables.

L'éthique refuse d'envisager le clonage potentiel de l'être humain. Peut-on créer des êtres humains pour en soigner d'autres ? Pourrait-on manipuler le code génétique des fœtus pour répondre aux choix des parents (eugénisme) ? C'est la définition même de l'être humain qui est en jeu.

MOT-clÉ

Eugénisme : pratique qui permet de choisir les caractéristiques génétiques d'une population et d'éliminer les individus qui ne répondent pas aux critères définis.

bLe débat démocratique aboutit à des lois françaises et européennes

Depuis 1975, la loi française garantit le respect de l'être humain dès le commencement de la vie. Le consentement du patient est de plus en plus sollicité, pour expérimenter un traitement (code de déontologie de Nuremberg, 1947) et dans le choix d'une opération médicale, car l'absence de risques n'est jamais réelle. Le don d'organes doit faire l'objet d'une volonté exprimée par le donateur. La charte des droits fondamentaux de l'Union européenne (2000) interdit le clonage humain, la vente d'organes et l'eugénisme.

L'éthique médicale et la bioéthique se construisent en liaison avec l'État, qui répond aux débats par des lois et par la création d'organismes publics qui évoluent avec la société. Le Comité consultatif national d'éthique a été créé en 1983 après la première naissance in vitro. Il apporte des réponses à tout problème éthique en rapport avec la santé et l'évolution des sciences et techniques. Il ne donne cependant qu'un avis ; ce sont ensuite les institutions qui fixent des lois. Par exemple, la loi Leonetti (2005) donne au patient en fin de vie le droit de refuser tout traitement. La loi sur la fin de vie (2015) légalise le droit à une sédation profonde jusqu'au décès des patients en phase terminale, mais condamne toute euthanasie ou suicide assisté. Elle est le résultat d'un long débat…

#synthèse

Je mémorise autrement

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