En bref Après la Seconde Guerre mondiale, l'antagonisme idéologique entre les États-Unis et l'URSS entraîne une bipolarisation du monde lourde de dangers.
IUn monde bipolarisé
1 Un conflit de puissances
Dès 1945, les relations entre les États-Unis et l'URSS, alliés dans la lutte contre le nazisme, se tendent. Les États-Unis s'inquiètent de l'expansion communiste en Europe de l'Est. En 1947, le containment (ou endiguement), énoncé par le président Truman, vise à contenir l'expansion communiste, notamment par une aide économique via le plan Marshall.
Mot clé
Le plan Marshall est l'aide financière, en nature et en dollars, versée par les États-Unis aux pays européens à partir de 1948, pour favoriser leur reconstruction.
En réponse, l'URSS appelle à la lutte contre les États occidentaux qualifiés d'« impérialistes ». Le Kominform (1947) coordonne l'action des partis communistes d'Europe.
2 La constitution des blocs
Le monde se divise dès lors en deux blocs structurés autour des États-Unis et de l'URSS (bloc de l'Ouest et bloc de l'Est) qui organisent des réseaux d'alliances militaires pour étendre leur zone d'influence.
À l'Alliance atlantique (OTAN) organisée en 1949 autour des États-Unis, l'URSS répond par le pacte de Varsovie en 1955.
3 La concurrence entre deux modèles idéologiques
Les deux Grands s'opposent dans tous les domaines : politique, diplomatique, militaire, économique… Mais c'est surtout l'antagonisme idéologique qui rend toute paix impossible. Le libéralisme politique et économique des Américains est incompatible avec le communisme soviétique.
Le conflit idéologique prend la forme d'une guerre de propagande qui utilise tous les moyens de communication modernes.
IIUn conflit par pays interposés, d'intensité variable
1 La course aux armements
La guerre froide voit alterner périodes de crises et d'apaisement. Mais l'affrontement militaire direct est évité par l'équilibre de la terreur.
Mot clé
On appelle « équilibre de la terreur » la parité des moyens de destruction massive (bombe atomique) visant à dissuader l'adversaire de faire usage de la force.
2 Les crises répétées
De 1947 à la mort de Staline (1953), l'Allemagne occupée est au centre des tensions. L'échec du blocus de Berlin (juin 1948-mai 1949) entraîne la partition du pays entre la République fédérale d'Allemagne (RFA) et la République démocratique allemande (RDA) en 1949.
La guerre froide se déplace en Asie où le communiste Mao s'affirme à la tête de la République populaire de Chine. La tentative de la Corée du Nord communiste d'envahir le Sud est néanmoins mise en échec (guerre de Corée, 1950-1953).
La fuite des Allemands de l'Est vers la RFA convainc l'URSS et la RDA de la nécessité de fermer le « rideau de fer ». Dans la nuit du 12 au 13 août 1961, l'érection d'un mur à travers Berlin bloque tout passage.
Lors de la crise de Cuba (1962), le risque de déflagration nucléaire pousse Khrouchtchev et Kennedy à entrer dans une période de détente.