Fiche de révision

Une République renouvelée depuis 1958

A De la crise algérienne à la Ve République (1958-1962)

Le Parlement appelle au pouvoir le général de Gaulle pour résoudre la guerre d'Algérie en mai 1958. De Gaulle fait voter par référendum la Constitution qui fonde en 1958 la Ve République en s'inspirant du discours de Bayeux de 1946. Le président de la République joue un rôle accru, tandis que le Parlement voit diminuer son autorité. L'Assemblée nationale peut renverser le gouvernement par une motion de censure, mais elle doit être votée par la majorité absolue des députés afin de limiter l'instabilité ministérielle. Pour équilibrer les pouvoirs, le président peut dissoudre l'Assemblée nationale si la situation l'exige, en cas de paralysie des institutions. En 1962, De Gaulle renforce encore le caractère semi-présidentiel du régime en instituant l'élection du président au suffrage universel direct : le peuple, qui élisait déjà directement les députés, vote dès lors directement pour élire le président, ce qui renforce le lien direct qui l'unit à la nation.

Ses nombreux discours, conférences de presse, référendums et déplacements en France forgent un lien direct avec les Français, bientôt renforcé par l'usage de la télévision.

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Les institutions de la Ve République (1958)

B De De Gaulle à Valéry Giscard d'Estaing (1962-1981)

La fin de la guerre d'Algérie (1954-1962) stabilise le régime et ouvre la voie à la « politique de grandeur » voulue par le général. Il souhaite faire de la France une grande puissance internationale indépendante : dans ce but, la France assure sa propre défense par la bombe atomique en 1960, prend ses distances des États-Unis en se retirant de l'OTAN en 1966. De Gaulle poursuit la construction européenne et la réconciliation franco-allemande, mais maintient cependant la suprématie nationale. La France achève la décolonisation de l'Afrique en maintenant des accords de coopération économique. La modernisation du pays (nucléaire, industrie de pointe, société de consommation de masse), se poursuit, dans le cadre des Trente Glorieuses.

MOTs-CLÉs

Société de consommation : système économique et social fondé sur une consommation massive, sur la volonté de profiter de biens et de services croissants.

Trente Glorieuses (1945-1973) : période de prospérité économique, de plein-emploi, de progrès sociaux et d'améliorations dans la vie quotidienne.

Le gaullisme est critiqué dès 1965, et surtout par les événements de mai 1968 : les étudiants contestent la société de consommation « conservatrice » et réclament plus de libertés, politiques en particulier, ainsi qu'un système éducatif moins rigide ; les femmes revendiquent l'égalité des droits avec les hommes. Les salariés rejoignent le mouvement, réclamant de meilleures conditions de travail et de vie et paralysant le pays par la grève. Fin mai, De Gaulle dissout l'Assemblée nationale : les élections législatives renforcent son parti, ce qui montre la volonté des Français de sortir de la crise. Le président améliore les conditions de vie des salariés par les accords de Grenelle et promet d'élargir les droits des jeunes et des femmes. Les critiques se poursuivent, De Gaulle démissionne en 1969.

Georges Pompidou (1969-1974), ancien Premier ministre, poursuit la politique gaulliste, renforce la démocratie libérale et sociale, la modernisation industrielle et la construction européenne. Il transforme le SMIG en SMIC en 1970 (salaire minimum interprofessionnel de croissance, réévalué en fonction de l'évolution des prix).

Valéry Giscard d'Estaing (1974-1981), chef de la droite non gaulliste, modernise la société, améliore les aides pour les chômeurs, alors que la France entre dans la crise en 1973. Il répond aux attentes de la jeunesse (droit de vote à 18 ans en 1974 ; loi Haby de 1975 qui crée le collège unique et le lycée d'enseignement professionnel). Il améliore les droits des femmes (droit à l'avortement par la loi Veil de 1975, postes ministériels importants accordés aux femmes…). Mais il ne peut empêcher la montée du chômage et la hausse du coût de la vie, tandis que la crise née du choc pétrolier de 1973 s'installe.

C Les années Mitterrand (1981-1995)

En 1981, François Mitterrand est le premier socialiste à être élu président de la République. Il dissout l'Assemblée nationale pour y obtenir une majorité absolue. C'est l'alternance, le changement d'orientation politique à la tête de l'État et à l'Assemblée. Cependant, la crise oblige les socialistes à pratiquer une politique de rigueur qui se révèle impopulaire. En 1986, la droite remporte les élections législatives. Mitterrand est confronté à une majorité d'opposition à l'Assemblée : il choisit un premier ministre de droite, Jacques Chirac. C'est la première cohabitation (présence simultanée à la tête de l'État et à l'Assemblée de tendances politiques opposées). Mitterrand, réélu en 1988, s'investit dans la construction européenne (traité de Maastricht, 1992), mais connaît une seconde cohabitation avec la droite en 1993-1995, tandis que le chômage persiste.

De nombreux progrès sociaux sont accomplis dans les années 1980 : abolition de la peine de mort (1981), réduction du temps de travail pour créer davantage d'emplois en 1981-1982 (cinq semaines de congés payés, retraite à 60 ans, semaine de 39 heures). En 1988, le revenu minimum d'insertion (RMI) est créé pour les plus démunis, pour les aider à vivre et à trouver un travail. En 1991 est créée la CSG (contribution sociale généralisée) pour soutenir les actions sociales de l'État (Sécurité sociale, aide aux chômeurs…). La liberté d'expression est accrue par la naissance de médias libres (ex. : Canal + en 1984). Les lois Auroux (1982) favorisent la liberté d'expression dans le monde du travail.

L'État français est décentralisé en 1982-1983 : il transfère une partie de son budget et de ses compétences aux collectivités territoriales (communes, départements, régions), administrées par des conseils élus au suffrage universel direct, plus proches des citoyens.

D L'évolution de la vie démocratique française depuis 1995

Le mandat présidentiel est ramené à cinq ans (quinquennat, voté en 2000 par référendum). Les lois de 2003-2004 et surtout la loi NOTRe de 2015 renforcent la décentralisation : les services de proximité reviennent aux communes, l'action sociale aux départements et le développement économique aux régions.

Depuis 1995, le chômage de masse réapparaît et marginalise une partie de la société, ce qui impose à l'État-providence de lourdes charges sociales (CSG, RMI devenu RSA, revenu de solidarité active en 2009, Sécurité sociale en déficit…). Les « sans-emploi » et sans domicile fixe touchent tout le territoire : c'est la fracture sociale. L'État-providence essaie cependant de réduire les inégalités (ex. : loi sur la parité en 2000 pour renforcer l'égalité électorale entre les hommes et les femmes, loi sur le handicap de 2005). De nouveaux enjeux s'affirment, comme le développement durable (charte de l'environnement, 2005).

Mais la persistance du chômage, les lentes réformes des impôts, des systèmes de retraite… entraînent un sentiment croissant de défiance envers l'action politique, qui se traduit par l'affaiblissement des partis traditionnels, la montée des extrêmes et une abstention grandissante lors des élections. Confrontée à la crise économique et sociale, la France s'appuie sur ses atouts pour essayer de surmonter les difficultés : système éducatif, protection sociale, partenariats européens et intégration à la mondialisation.

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